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publiée par le premier, intitulée Límites con la República Argentina (Santiago du Chili, 1895), ainsi que dans Memoria é Informe relativo a la Expedición Exploradora del Rio Palena. Décembre 1893 à Mars 1894 (Santiago du Chili, 1895), qui contient la description des travaux effectués par les deuxièmes au cours de cette intéressante expédition.

On a relevé, pour une carte à l’échelle de 1:400 000, la région comprise entre le Rio Limay et les lacs Lacar et Nahuel-Huapi, antérieurement complétement inconnue des géographes, et qui sera certainement colonisée aussitôt que la Nation se décidera à la fractionner en lots et à la confier au véritable colon.

Les vallées arrosées par les affluents du Caleufu, abritant les lacs Metiquina, Hermoso, Machonico, Filohuehuen, Falkner et Villarino, peuvent être utilisées immédiatement pour l’établissement de colonies agricoles et l’élevage, sur une étendue comprise entre le lac Lolog et les montagnes qui séparent le bassin hydrographique du Caleufu de celui du Traful, ainsi que le bassin de ce dernier, qui renferme un si grand nombre de vallées abritées recouvertes d’herbages, sur les rives du lac Traful et de ses affluents ; tandis que l’on pourrait former, avec les terrains de la rive nord du lac Nahuel-Huapi, et ceux des lacs Correntoso, Espejo, Totoral, etc., un autre centre d’agriculture et d’élevage de grande importance.

Nous possédons pour la première fois une carte préliminaire exacte du lac Nahuel-Huapi, qui offre des contours bien distincts de ceux qu’on lui attribuait jusqu’ici, et l’on a pu étudier la zone du sud jusqu’au Palena, les vallées fertiles du Manso, les affluents du Puelo, le Maiten, et le beau réseau lacustre formé par les lacs Cholila, Rivadavia, Menendez, Fta-Lafquen et Situacion, lesquels étaient ou inconnus, ou sans emplacement fixe dans la géographie patagonique. L’identité du Fta-Leufu et du rio Frio, tributaire du Palena, a été établie ; on a levé la carte générale de la Vallée 16 de Octubre, et étudié le Carrenleufu, depuis le point extrême atteint par les explorateurs chiliens, jusqu’à ses sources dans le lac General Paz, au pied des collines et dans les dépressions de l’est, et l’on a pu démontrer qu’il n’existe en cet endroit aucun cordon de la Cordillère des Andes.

Les plaines où les affluents du rio Claro qui s’incorpore aussi au Palena, prennent leur source, ont été également étudiées avec soin ; ce sont de véritables plaines, dans lesquelles s’effectue la division interocéanique des eaux, à une centaine de kilomètres au moins à l’orient de la Cordillère des Andes.