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centres producteurs du nord jusqu’à Codihué que celui que fixera le chemin de fer du Sud, si la ligne de Bahia Blanca à la confluence des fleuves Limay et Neuquen est prolongée jusqu’aux Andes.

La longueur de la ligne entre le port de San Antonio et la ville de Valdivia n’atteindra pas neuf cents kilomètres ; c’est une distance moindre que celle que parcourrait le chemin de fer Bahia Blanca-Confluencia, s’il était prolongé jusqu’à Codihué.

La ligne de Nahuel-Huapi servirait aussi aux colonies qui se forment entre ce lac et la vallée du Maiten. Aujourd’hui, les véhicules du 16 de Octubre mettent au moins dix-huit jours pour arriver jusqu’à Rawson, capitale du Territoire, en traversant des étendues en grande partie stériles. Il existe une charrière entre Nahuel-Huapi et 16 de Octubre.

Il ne serait pas possible sans frais excessifs de prolonger un chemin de fer jusqu’au Pacifique par Nahuel-Huapi ; mais la navigation de ce lac est commode, et le gouvernement chilien fait construire une charrière entre le lac Todos los Santos et le Boquete Perez Rosales, situé non loin du Nahuel-Huapi. Ce chemin pourra rester ouvert à la circulation toute l’année. La navigation du lac Todos los Santos est facile ; à son extrémité occidentale, commence la charrière qui arrivera à Puerto Montt, en côtoyant en partie le lac Llanquihué. Ce lac est maintenant desservi par des vapeurs qui relient les colonies allemandes de ses rives. La distance entre Nahuel-Huapi et Puerto Varas, dans le lac Llanquihué, est de 170 kilomètres, de moins de 200 jusqu’à Puerto Montt, et de 260 kilomètres jusqu’à la ville La Union, en communication par chemin de fer avec Valdivia. Une fois la partie andine des territoires du Neuquen, du Rio Negro et du Chubut reliée au port de San Antonio, celui-ci sera dans l’avenir pour ces régions ce qu’est aujourd’hui le port du Rosario pour le nord de la République. Si l’on ajoute a cela la facilité des Communications avec la moitié du Chili, qui pourront être immédiatement utilisées, on peut admettre que le chemin de fer de Puerto San Antonio au Chili offre de grands avantages au commerce international. La ligne entre Buenos Aires et Santiago du Chili a 1424 kilomètres d’extension ; celle de la ligne de San Antonio à Valdivia ne dépassera pas 900 kilomètres.

Mais le chemin de fer de San Antonio, avec ses embranchements, ne pourra desservir économiquement les colonies andines situées dans le bassin du Chubut et dans la vallée 16 de