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rizontale occupée par un vert mallin ou sources, il y a quelques petits monticules ou dunes qui occupent à peine vingt mètres carrés, et dont la plus grande élévation n’atteint pas un mètre. Nous choisîmes, avec Hauthal, ce parage (800 m.) pour notre objet qui était de déterminer le point où s’opère la division des eaux, et nous vîmes qu’elles se confondent au-dessous de ce monticule. De là nous nous dirigeâmes au Quilquihué, suivant d’abord les eaux souterraines qui se révélaient, à mesure que nous avancions, par l’humidité progressive du sol, jusqu’à ce qu’elles jaillissent et aillent se jeter au fleuve, et effectuant ensuite la même observation avec les parages humides opposés. Il aurait fallu disposer de niveaux de précision pour reconnaître la différence exacte de niveau entre le Rio Quilquihué et les eaux qui descendent au Pacifique ; mais dès maintenant, je crois pouvoir affirmer qu’une vingtaine d’ouvriers pourraient, en vingt-quatre heures, détourner le cours du Quilquihué, et déverser toutes ses eaux dans la plaine de Maipu. Il suffit de remuer un peu de boue et de sable, et rien de plus (planche IX, fig. 1).

M. le Dr. Oscar de Fischer, qui a passé par ici en 1894, dit qu’il est complètement inexact que le Paso de Chapelco, nom qu’il donne à ce point, et qui appartient à toute la zone de plus de dix kilomètres que la plaine glaciaire présente en largeur, soit situé à l’orient des Andes, car il prétend que les élévations qui se trouvent à l’orient, comme le Cerro del Perro, etc., doivent être considérées comme des contreforts de la Cordillère des Andes. Les observations qu’a pu faire M. Fischer, dans la petite zone qu’il a visitée, ne lui permettent pas de soutenir une pareille thèse, et quand ses connaissances se compléteront sur ce point, il se convaincra qu’il a soutenu une erreur. Il n’est pas davantage admissible que cette « loma » (colline), comme il appelle cette plaine, — laquelle, si elle paraît une colline vue de Maipu, ne l’est pas depuis le Quilquihué — relie les extrémités de deux chaînons : celui de Chapelco au sud du lac Lacar et celui de Huahum au nord de ce réceptacle. Le prétendu chaînon de Chapelco forme un massif séparé des chaînons de l’occident qui se voient au sud-ouest et à l’ouest du lac, et il est situé à l’est et au sud-ouest de celui-ci ; il en est de même des collines et montagnes qui séparent la vallée de Maipu et le lac Lacar du lac Lolog. Le lac Lolog se trouve à 890 mètres au-dessus de la mer, c’est-à-dire qu’il est plus élevé que la plaine ou « loma » dont la hauteur dans sa dépression centrale est de 800 mètres. La carte qui accom-