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deux lignes : « Nous avons bien marché et mangé, puis nous sommes revenus et nous avons bien dormi », nous avoua exigé qu’il se recueillît ainsi sur le papier et se rendît à lui-même compte de sa journée.

Ces cahiers de vacances sont recueillis tous au retour et le comité en prend connaissance : nous y avons trouvé souvent, à travers beaucoup de puérilités, de jolies échappées d’observation délicate ou fine ; nous y avons deviné, sous la phraséologie enfantine, une malice bien gentille parfois et bien aimable.

Je ne sais si vous envisagerez au même point de vue que moi l’utilité de ces cahiers de nos colonies : je vous soumets telle quelle mon idée.

— Et je m’empresserai, dit M. Pauley, de la soumettre à mon tour aux protecteurs de l’œuvre ; l’idée à moi me paraît excellente, et je ne crois pas qu’il se trouve quelqu’un de nos amis pour y contredire.

Après le dîner, M. Dubreuil eut encore avec M. Petit un long entretien au sujet des fillettes que le docteur avait vues le matin. Il y trouva de nouveaux renseignements à ajouter à ceux que lui avait donnés l’institutrice. Il ne se sentait plus de joie à la pensée des nombreuses innovations qu’il allait pouvoir soumettre, à son retour, aux amis du comité du neuvième arrondissement…

Comme il allait quitter le médecin, la pensée lui revint tout à coup de la bonne impression que lui avait faite au déjeûner l’excellente mine de Fernand Darcier.

— Ah ! mais, docteur, dit-il, je crois que décidément vous avez fait ce miracle de guérir un malade que toutes les Facultés de France avaient