Page:Morice - La Littérature de tout à l’heure, 1889.djvu/316

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si ridicule, c’est qu’elle se croit l’organe d’une École, en un temps où ce mot n’a plus de signification. Nulle doctrine, d’ailleurs ; d’abord le nom de M. Paul Verlaine fut écrit à toutes les lignes par des bien intentionnés : depuis, M. Paul Verlaine s’est complètement séparé, littérairement, du « groupe décadent », un groupe factice autour d’idées absentes. Je ne doute pas que ces jeunes gens ne soient « animés du plus pur amour des belles lettres, » ce qui est quelque chose de touchant et d’insuffisant. S’ils n’avaient l’involontaire mérite de prouver combien toute prétention d’école littéraire est désormais surannée et chimérique, je les aurais laissés à leur naturel néant. — La même démonstration avait, été faite antérieurement par Jean Moréas et Paul Adam qui fondèrent le Symboliste, organe éphémère (4 numéros). Paul Adam y disait, entre autres inutitilités, qu’il ne nous reste rien à lire de toute la littérature du XVIIe siècle. Moréas y faisait de grands efforts pour écrire en magnifique charabia. Ceux qui aiment ces deux jeunes écrivains et réel talent regrettaient tant de peine perdue.

Parallèlement à ces diverses tentatives de périodiques jeunes, il serait piquant d’examiner l’attitude des revues anciennes. Je ne le ferai pas. Disons seulement que les audaces jeunes semblent avoir encore exagéré les prudences vieilles. Et pourtant. celles-ci ne sont peut-être pas irres-