Page:Mouravieff - Lettres à un ami sur l'office divin de l'Eglise catholique orthodoxe d'Orient, trad. Galitzin, 1850.djvu/122

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cour de Pharaon, sa fuite dans le désert de Madian, où les révélations divines l’attendaient, tout cela nous est représenté pendant les trois premiers jours.

Mais une voix éloquente s’adresse aussi à notre cœur et vient remplacer celle de Salomon : c’est la voix de Job, homme aux grandes douleurs. Trois époques bien tranchées de sa vie se déroulent devant nous : d’abord, il paraît dans toute la splendeur de sa prospérité terrestre, riche en biens, riche en enfants, pour lesquels il prie journellement Dieu afin qu’ils soient préservés du péché ; loué par le Seigneur même, inspirant de l’envie au démon, qui demande qu’il soit éprouvé par de grandes calamités. Voilà que dans l’intervalle des lectures s’est écoulé pour nous un seul jour, mais ce jour est pour Job comme toute une éternité ; tout son bonheur s’est vite évanoui : des voleurs lui ont enlevé tous ses troupeaux, un vent impétueux venant du désert a fait écrouler sa maison et tous ses enfants ont péri sous ses décombres ; pourtant Job ne murmure pas : « Le Seigneur m’a donné : le Seigneur m’a ôté, » s’écrie-t-il, en déchirant ses vêtements. Le troisième jour, lui-même il est assis sur le fumier, rongé de plaies, tourmenté par les reproches que lui adressent sa femme et ses amis ; au milieu de toutes ces tentations, Job demeure humble de cœur, et « il ne profère rien d’insensé contre Dieu ». Les souffrances de ce juste, rappelées journellement pendant cette semaine, et la mémoire de Joseph, vendu par ses frères pour trente deniers, jeté en prison entre deux malfaiteurs, dont