Page:Mouravieff - Lettres à un ami sur l'office divin de l'Eglise catholique orthodoxe d'Orient, trad. Galitzin, 1850.djvu/134

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« Ils m’ont donné à manger du fiel, et ils ont étanché ma soif avec du vinaigre. »

« Ils ont partagé entre eux mes vêtements et ils ont tiré ma robe au sort. »

Au milieu de prophéties si claires et accomplies d’une manière si frappante pendant cet auguste vendredi, quelques autres antiennes encore expriment l’admirable contraste entre la divinité et l’humanité souffrante qui se rencontre en la personne de Jésus-Christ :

« Il est aujourd’hui suspendu à l’arbre, celui qui a suspendu la terre sur les eaux, le roi des anges est couronné d’une couronne d’épines, celui qui a pour vêtement les nuages du ciel est revêtu d’un faux manteau de pourpre, celui qui a délivré Adam par les eaux du Jourdain, est frappé au visage !… Nous nous prosternons devant vos souffrances, Seigneur Jésus-Christ ; daignez nous faire voir aussi votre glorieuse résurrection. »

Et voilà les paroles que, du haut de la croix, le Crucifié adresse aux crucificateurs :

« Ô mon peuple, que vous ai-je fait, comment ai-je pu vous offenser ? J’ai rendu la lumière à vos aveugles, j’ai purifié vos lépreux, j’ai fait marcher le paralytique. Ô mon peuple ! que vous ai-je fait, et comment m’avez-vous récompensé ? — Pour la manne — vous m’avez donné du fiel ; pour l’eau — du vinaigre ; au lieu de l’amour que vous me devez, vous m’avez cloué à la croix ! Mais je ne souffre plus ; j’appellerai à moi