Page:Mouravieff - Lettres à un ami sur l'office divin de l'Eglise catholique orthodoxe d'Orient, trad. Galitzin, 1850.djvu/139

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

tomber sur lui l’iniquité de nous tous. Au milieu des outrages il n’a pas ouvert la bouche : il sera conduit à la mort comme un agneau, il sera muet comme une brebis devant celui qui la tond : il est mort au milieu des humiliations, condamné par un jugement. Qui racontera sa génération ? »

L’apôtre saint Paul, dans son épître, tranche cette mystique alternative des deux prophètes ; il réconcilie entre elles la gloire et l’abjection du Seigneur par la parole de la croix :

« Car la prédication de la croix est une folie pour ceux qui se perdent, mais pour ceux qui se sauvent, c.-à.-d. pour nous, c’est la vertu de Dieu. C’est pourquoi il est écrit : je détruirai la sagesse des sages et je rejetterai la science des savants. Que sont devenus les sages ? que sont devenus les docteurs de la loi ? que sont devenus les esprits curieux des sciences de ce siècle ? Dieu n’a-t-il pas convaincu de folie la sagesse de ce monde ? En effet, Dieu voyant que le monde avec sa sagesse ne l’avait point connu dans la sagesse divine, il lui a plu de sauver par la folie de la prédication ceux qui croiraient. Car les Juifs demandent des miracles et les gentils cherchent la sagesse. Or, nous, nous prêchons Jésus-Christ crucifié, qui est un scandale pour les Juifs et une folie pour les gentils, mais qui est la force de Dieu et la sagesse de Dieu pour ceux qui sons appelés, soit Juifs soit gentils. Car ce qui paraît en Dieu une folie, est plus sage que les hommes, et ce que paraît en Dieu une faiblesse, est plus fort que les hommes. »