Page:Mouravieff - Lettres à un ami sur l'office divin de l'Eglise catholique orthodoxe d'Orient, trad. Galitzin, 1850.djvu/146

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redevinrent vivants et se levèrent sur pieds ; la réunion était grande et nombreuse. »

Puis l’apôtre saint Paul, qui se retrouve partout où il est question des plaies de Notre-Seigneur, nous conjure de nous purifier de l’ancien levain de la malice et de la corruption et de célébrer la fête avec les azymes de la sincérité et de la vérité pour recevoir avec foi le Saint-Esprit promis.

Au milieu de cette joyeuse attente, l’évangéliste saint Matthieu fait encore le récit de la dernière perversité des Juifs, qui pensèrent par des scellés et des gardes pouvoir retenir dans le tombeau le Fils de Dieu ; il nous amène naturellement à faire la réflexion, que bien souvent l’esprit borné de l’homme, ne pouvant embrasser l’étendue des desseins providentiels de Dieu et ne voulant pas s’y soumettre, s’efforce de repousser ce qu’il ne peut comprendre. Ensuite, pour terminer l’office de matines, l’Église béatifie dans ses chants celui qui donna la sépulture au Christ :

« Venez, béatifions Joseph, d’immortelle mémoire, pour être venu la nuit chez Pilate et avoir demandé qu’il lui livrât celui qui est la vie de tous : donnez-moi cet étranger, qui n’a pas où poser sa tête ; donnez-moi cet étranger que son méchant disciple a livré à la mort ; donnez-moi cet étranger, dont la mère, en le voyant suspendu à la croix, s’est écriée toute en larmes : Hélas, hélas, ô mon enfant ! Hélas ! ce que Siméon a prophétisé dans le temple s’accomplit aujourd’hui : votre cœur sera transpercé