Page:Mouravieff - Lettres à un ami sur l'office divin de l'Eglise catholique orthodoxe d'Orient, trad. Galitzin, 1850.djvu/92

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« Déplore, ô paradis, ton maître réduit à la misère ; par le bruit de ton feuillage intercède auprès du Créateur pour qu’il ne ferme pas ton entrée à l’homme déchu. »

Dans le synachsare de ce dimanche, les saints Pères, pour l’édification des fidèles, s’étendent sur la chute d’Adam ; deux grandes lumières de l’Église, saint Grégoire le Théologue et saint Jean Chrysostome, par leurs commentaires profonds, répandent une lumière spirituelle sur le déplorable changement survenu dans notre existence primitive :

« Adam fut créé entre l’incorruptibilité et la corruptibilité, afin de recevoir ce qu’il choisirait librement lui-même. Dieu aurait pu le créer sans péché, mais il fallait que l’homme accomplît l’œuvre d’un choix libre, c’est pour cela qu’une loi lui fut donnée, qui lui permettait de goûter toutes les plantes hormis une seule, et lui défendait de toucher au fruit de l’arbre de la science du bien et du mal. Peut-être cela signifiait-il : qu’il est permis de puiser la connaissance de la puissance divine dans les œuvres créées, mais qu’il est défendu de sonder la nature même de Dieu. » C’est aussi le raisonnement philosophique que fait saint Grégoire le Théologue : « Dieu commanda à Adam de s’élever par l’esprit à la nature divine, considérée dans ses œuvres extérieures, mais non pas de sonder ce que Dieu est intérieurement par son essence, ni en quoi il réside, ni comment il a tout créé de rien. Adam, négligeant le reste, a porté toute sa curiosité sur l’essence de