Page:Mourguet - Le Déménagement de Guignol, 1876.djvu/11

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Guignol, revient. — V’là un borgnon de fait on entend frapper, Qué que c’est que çà, du côté où Gnafron est entré, Que fais-tu donc Gnafron ?

Gnafron, en dedans. — Je démolis.

Guignol. — Quoi que te démolis !

Gnafron, en dedans. — Ne m’as-tu pas dis que tu payais les portes et les fenêtres, pisque te les paye, c’est z’à toi et je les démentibules.

Guignol. — Je devais les payer, mais j’ai rien payé du tout pas seulement un brin de la location, y faut les laisser au propriéteau.

Gnafron, en scène. — T ’es meilleur enfant que moi, quand j’ai loué qué que chose, que j-ai payé ou non, y faut que je l’emporte, je ne lui aurais laissé que ses fenêtres pour pleurer.

Guignol. — Allons Gnafron v’là qui est fait, nous avons tout remisé sus ta souspente, mes bardanes vont me débarasser des tiennes en les avalant, elles sont en train de lutter, j’ai 20 francs de caché dans mes bas, nous allons les avaler ça te va-t-y pauv’e vieille.

Gnafron. — Si ça me va pauv’e vieille, mais mon nez en rougit de joye.

Guignol. — Eh ben nous allons nous flanquer une bosse à faire honte à celle de Chaillier et allons-y.

ENSEMBLE
Tenons bon, mon ami, tenons bon
Allons vite diner en ville
Tenons bon, mon ami tenons bon
Et vidons de grand flacons