Page:Mourguet - Le Déménagement de Guignol, 1876.djvu/7

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dernière pour la Niel que lui eu mis une sempotte dessus, çà la éclappé.

Vautour. — Plus de table… Je me rattraperai sur votre beau miroir antique.

Guignol. — Pas de veine ; y a fait si chaud cette année, que je l’ai vendu pour, boire à la glace.

Vautour. — Mais il ne vous reste donc rien.

Guignol. — Rien, même moins que rien.

Vautour. — Eh bien, ne fusse que la paillasse de votre lit, elle sera vendue.

Guignol. — Eh ben ! celui qui l’achètera pourra se gratter, y a plus de puces que de paille dedans, m’n’ami tout buge.

Vautour. — C’est ce que nous verrons, je vais toujours… commencer par vous envoyer un bon commandement

Guignol. — Pardon Messieu ma m’man ma bien élevé et je les sais : y en a un que dit « Ton p’pa et ta m’man t’honoreras afin que t’oye ésistance de longuemeut. »

Vautour. — Oui ! mais, il y en a un autre qui dit : A ton propriétaire, tu donneras de l’argent, ou ton mobilier sera vendu immédiatement.

Guignol. — En v’là un qui n’est pas sur le catéchiste… mais il y a la réponse, sauf votre respect.

Vautour. — Voyons la réponse.

Guignol. — Guignol te boiras 365 jours de l’an et à ton propriétaire, tu ne donneras pas pus d’argent qu’on en donne aujourd’hui en passant sur le pont Morand en se lantibardanant. »

Vautour. — Je vois que je n’aurai jamais rien de vous, et bien arrangeons-nous, videz les lieux et je vous tiens quitte.

Guignol. — Oh ! que non c’n’est m’n’état, allez à Venissieux, mon vieux.

Vautour. — Ah ! c’est comme ça, je vous les ferez vider par force, vous n’êtes qu’un gueu, un scélérat (Gnafron écoute). C’est votre cousin Gnafron qui vous donne ces conseils, cet ivrogne, ce mange tout, ce moins que rien. (Gnafron entre, chasse Vautour en le frappant, Vautour se sauve en criant).