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L’ENVERS DU JOURNALISME

second acte ne fut jamais joué et que le rideau ne se releva pas. — Et c’était peut-être aussi bien.

Les électeurs demandaient à être renseignés sur l’opprobre de leurs représentants — avant de les renvoyer quand même à l’hôtel-de-ville.

Les journaux satisfirent pleinement cette louable curiosité.

Une dizaine de reporters se tinrent rivés à leurs sièges, à la cour d’appel, pendant toute la durée de l’enquête, de sorte que le public put apprendre, en lisant les journaux, combien il en coûtait à un citoyen de Saint-Éloi, les frais de voyage compris, pour devenir pompier à Montréal.

Le défilé des témoins fut long et intéressant, — d’un intérêt tout particulier, comme aurait été, par exemple, celui d’une procession des sept péchés capitaux.

Les comptes rendus des séances, à peine imprimés, étaient télégraphiés dans toutes les principales ville du continent, ce qui ne fut pas sans exciter beaucoup d’émulation entre les divers conseils municipaux et ce qui fut cause qu’on mit à l’essai, dans d’autres municipalités, les méthodes administratives perfectionnées de Montréal.

À preuve, les découvertes du fameux détective Burns, à Détroit et dans d’autres villes américaines.

L’enquête devait être suivie de la publication d’un rapport où le commissaire enquêteur consignerait ses impressions sur ce qu’il avait entendu et distribuerait comme il convenait le blâme et les admonestations.