qu’il craignait que les douleurs ne fussent plus aiguës lorsqu’il serait plus calme.
Martin se rendit compte que s’il attendait davantage, le travail ne serait jamais fait. Il représenta à Delisle qu’il ferait sagement de commencer tout de suite et celui-ci se rendit à ses raisons.
Martin se mit à dicter.
Après avoir écrit quelques phrases Delisle s’arrêta. Il suffoquait et il avait peine à tenir son crayon. Martin l’encouragea ; mais il eut beaucoup de peine à le faire rendre au bout de la colonne. « Veux-tu que je fasse venir le médecin, » lui demanda-t-il, quand ils eurent fini ?
— Non, je serai bien demain, répondit Delisle.
— Bonsoir alors, fais attention à toi.
— Bonsoir.
Quand Delisle arriva avec son compte rendu, le city editor lui dit : « vous êtes bien pâle, ce matin. »
« Je suis un peu fatigué, » répondit Delisle.
En allant lui remettre une traduction, quelques instants après, le city editor vit qu’il pouvait à peine se tenir sur sa chaise. « Vous n’êtes pas capable de travailler, » lui dit-il. « Vous allez vous en aller chez vous et vous reviendrez quand vous serez mieux. »
« Je ne sais ce que j’ai, je vois tout noir, » balbutia Delisle, qui chancela et perdit connaissance.
On appela l’ambulance, qui conduisit le malade à l’hôpital. Il y resta trois semaine, entre la vie et la mort.