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L’ENVERS DU JOURNALISME

sans encombre et qu’elles fussent transmises sans retard à la foule qui commençait à se masser devant le journal.

La distribution du travail avait été faite avec méthode.

Une partie du personnel était préposée à la réception des résultats de la ville ; une autre à la réception des résultats de tout le pays, une autre à l’affichage de ces résultats, qui devaient être inscrits sur des tableaux, à la porte, en attendant que le jour eût baissé suffisamment pour les projeter sur une grande toile blanche tendue à cet effet ; une partie enfin était chargée de préparer l’« extra » qui devait être publié aussitôt que le résultat complet des élections serait connu.

L’intérêt se concentrait naturellement autour du télégraphe. Martin s’estima heureux d’être un de ceux à qui ce poste fut assigné.

Plusieurs garçons de bureau se tenaient prêts à porter les feuillets, un par un, à l’« extra », aux projections lumineuses et à l’affichage sur les tableaux, et à ceux qui feraient des sommaires des résultats connus, de demi-heure en demi-heure.

Toutes ces dispositions prises, on se croisa les bras en face des blocs épais de papier prêts à servir, on alluma les pipes, les cigares et les cigarettes, et on donna libre cours à l’impatience et à la curiosité générale, pendant les quelques minutes qui restaient à attendre.

Les opinions étaient partagées et les paris s’engagèrent. À part un petit nombre d’intrépides qui