Page:Mousseau - L'envers du journalisme, 1912.djvu/83

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
104
L’ENVERS DU JOURNALISME

des « french cows » et des « english cows », et qu’il y a aussi des chevaux anglais et français.

Les volailles se comptaient par centaines, mais aucune de ces volatiles n’était de race française, de sorte que Martin n’entendit plus de noms qui pussent lui causer des surprises désagréables.

Dans l’après-midi, le gérant, qui était on ne peut plus hospitalier et qui se mettait en quatre pour amuser les journalistes, les conduisit au village voisin, dans une grande voiture trainée par quatre chevaux.

La journée se termina par des discours, prononcés dans la pièce attenant au bain. Martin dut y aller du sien et il s’en tira en remerciant le gérant de son amabilité. Celui-ci, qui commençait, comme ses hôtes, à être plus ou moins ému, remercia à son tour Martin et lui dit de ne pas manquer, quand il arriverait à Montréal, d’aller réclamer une caisse d’eau minérale qu’il enverrait pour lui.

Martin oublia d’y aller, ce qui l’empêcha de continuer sa cure d’une journée.

Il eut d’autres choses à faire que s’amuser à boire de l’eau minérale, quand il revint de son agréable mais trop court voyage.

La première nouvelle qu’il apprit, à son retour, fut qu’on savait ce qu’était devenu Dupin : il avait pris la fuite, en emportant neuf cents dollars des fonds du théâtre à la comptabilité duquel il travaillait.