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en Gascogne, il y organise le gouvernement et y prépare le retour et le passage d’Édouard en Irlande, selon ce qu’il jugera meilleur. Cela étant fait aussi vite que possible, ajoute le roi, venez ici, auprès de moi, pour traiter des affaires secrètes pour lesquelles le vénérable père Pierre, évêque d’Héreford, a travaillé avec diligence et succès à la cour romaine (1).

Mathieu Paris s’étend assez longuement sur le voyage de Pierre d’Aigueblanche auprès du pape (VIII, p. 127 à 172). Il accuse « cet évêque d’Héreford, dont la mémoire exhale comme une détestable odeur de soufre », de s’être procuré frauduleusement les sceaux de quelques évêques anglais afin de les mettre au bas de promesses d’argent au roi, et de montrer ainsi au souverain pontife qu’Henri pouvait disposer de véritables trésors. Arrivé auprès d’Alexandre avec son compagnon Robert Walerand et l’ayant trouvé dans de grands embarras d’argent, Pierre lui aurait vanté la générosité d’Henri : « il confère aux ecclésiastiques, lui aurait-il dit, tant de présents en pièces de soie, en édifices, en cierges, en cadeaux précieux et variés ; à ses seigneurs, en terres, gardes et revenus ; dernièrement, passant par la France, il a donné aux églises tant de coupes d’argent, de tapis et de colliers ; aux seigneurs et prélats, tant de vases, anneaux, ceintures et fermoirs, qu’il a

(1) WuRST., IV, 410 et 410a , Rymer, Fœdera, I, 326.