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Mathieu Paris qualifie cette victoire de déplorable, ajoutant qu’après sa mort Simon opéra plusieurs miracles éclatants (1).

L’on a remarqué que la présence de Pierre de Savoie n’est pas signalée dans ces aventures de guerre, où sa place était si bien marquée. Nous pensons qu’il avait été chargé par le roi et par son fils Édouard d’accompagner sur le continent la reine Éléonore et Edmond. Il est en effet à Saint-Omer, avec la reine, en juin 1264, occupé à y rassembler une armée et à y faire venir de l’argent tiré de ses propres possessions ou emprunté sous la garantie des revenus de ses domaines. Pour être plus libre dans ses actions, il confie le gouvernement du Comté de Savoie à maître Arnaud, un clerc qui jouissait depuis quelque temps de toute sa confiance ; mais afin qu’on lui obéisse, il donne comme une espèce de régence à sa sœur, la comtesse Béatrix de Provence, qui, si elle et lui le jugent utile, s’adjoindra l’archevêque de Tarentaise, Rodolphe da Grossi, l’homme alors le plus considérable du pays. Bientôt après, en septembre (2), il fait son

(1) Mathieu Paris ; IX, p. 128 et 129.

(2) Pierre devait une somme considérable empruntée à des marchands florentins (environ 6.100 livres). Le 9 septembre, à Dam, il reconnaît l'avoir reçue, en partie aux foires de Lagneux (Bugey), en partie par des remises à Thomas de Roussillon, son clerc, à l'archevêque de Tarentaise,