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celles du roi d’Aragon (1). Richard renonça à son projet et les parents de Sancie résolurent de l’amener en Angleterre. Henri III, qui gardait rancune à son beau-frère Louis IX de ses défaites récentes, écrivit au comte de Provence de ne pas passer à Paris et de ne pas s’entremettre pour obtenir une trêve du roi de France, comme il le lui avait fait demander auparavant par Aimar Guiscard. Cette lettre est datée de Bordeaux, le 21 janvier 1243 (2). Ce n’est, semble-t-il, qu’au mois de novembre suivant que Sancie arriva en Angleterre, sous la conduite de sa mère Béatrix. Son mariage eut lieu le jour de saint Clément (23 novembre). Suivant l’habitude, la fête fut signalée par un festin splendide. L’on fit des pointes sur le nom de Sanchia ou Cincia, que l’on convertit en Scientia (3). Le roi avait payé les frais de voyage de la comtesse de Provence ; le 10 janvier 1244, il prêta à son beau-père quatre mille marcs sterling, livrables la moitié immédiatement, le reste dans la quinzaine de Saint Michel. Henri III était alors à Westminster ; bientôt après il revint à Bordeaux où Pierre d’Aigueblanche l’accompagna. Depuis quelque temps déjà, l’évêque d’Héreford

(1) Entre la Gascogne et la Provence.

(2) Rymer. I, 1er ple, 146. Quelques jours auparavant, Henri avait chargé Aymon de Compeis d’une mission secrète, concertée avec Pierre de Savoie, auprès de l’empereur Frédéric II.

(3) Math, Paris. V, 355.