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Innocent passa par Chambéry et alla se reposer un instant au monastère d’Hautecombe, sur la rive gauche du lac du Bourget, gagna le Rhône par le canal de Savière, et, après trois jours d’une navigation dangereuse, arriva le 2 décembre à Lyon, où la population civile et ecclésiastique l’attendait, rangée sur les bords du fleuve (1). Le pape et sa suite furent escortés, durant ce long et pénible voyage, par Philippe de Savoie, et sans doute aussi par Pierre à qui, le 1er juin précédent, le pape avait accordé la faculté d’entendre des messes dans les lieux frappés d’interdit (2). Il est possible que le prince savoyard, qui passe pour s’être le premier avisé de garder à son service une troupe de mercenaires anglais ou italiens, afin de n’être jamais arrêté au moment décisif de ses entreprises (3), en possédât déjà une à cette époque. Son concours d’ailleurs n’était pas de trop pour assurer la neutralité de son frère Amédée IV, dont la politique, d’habitude, s’orientait vers l’Empereur. Cette neutralité d’Amé (1) Nicolas de Curbio, dans Vie d’Innocent IV ; cité par Elle Berger, introduction du tome II des Registres d’Innocent IV, p. XXII.

(2) WuRSTEMBERGER, 103, n°178". Grande faveur en ces temps de dévotion. EUe eut été précieuse à Henri III, qui n’était jamais rassasié de messes, comme Saint-Louis ne l'était jamais de sermons. (Voir Lettres de Rois, etc ; I, p. 140.)

(3) Fréd. de Gingins. Les Etablissements du comte Pierre de Savoie au pays de Vaud, p. 19.