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fille d’Amédée et veuve de Manfred, marquis de Saluces. Ce projet aboutit. Le contrat fut passé à Chambéry, le 21 août 1247, par Amédée, et par Gautier d’Ocra stipulant aux noms de l’empereur et de Manfred. Une clause singulière est à noter, c’est la promesse de l’empereur de rétablir le royaume d’Arles au profit de Manfred et au moment que le comte de Savoie jugerait opportun (1). En mai, le pape et ses adhérents eurent des craintes sérieuses de voir Frédéric venir avec une armée jusqu’à Lyon. Il avait convoqué ses vassaux et ses alliés à Chambéry ; divers, événements entre autres la révolte de Parme (2) et la promesse d’un secours envoyé au pape par Louis IX, l’empêchèrent de passer en Savoie. Innocent IV échappa ainsi à un grand danger, car les nobles français, irrités des levées de taxes par la curie romaine, des distributions immodérées de bénéfices, etc., etc., s’étaient ligués pour résister aux entreprises des

pu se marier ensuite avec une princesse, une fille de famille souveraine, sans avoir à faire annuler l’union précédente. Quoiqu’il en soit de ce système, il nous paraît difficile d’admettre que Grégoire IX eût aidé au mariage avec Éléonore, au risque même de blesser la cour de France, si vraiment Frédéric et Blanche avaient été unis légitimement. (Voir Lettres de Rois, etc. y I, p. 49, 50.) Il est vrai que plus tard Manfred fut considéré comme fils légitime ; mais sa mère qui vécut encore longtemps n’eut jamais ni le titre ni le rang d’une femme d’empereur. (Voir aussi de Cher-RiER, Hist. de la Lutte des Papes et des Empereurs, II, 402.) (1) Guichenon ; IV, 71. (2) Le 18 février 1248.