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son vicaire Eccelin, l'épuisement de ses finances malgré les plus dures exactions, la fidélité chancelante de ses feudataires accablaient Frédéric. Il n’avait plus confiance que dans ses Sarrasins et il se réfugiait au milieu d’eux à Lucera lorsque la mort le surprit, tout près, à Fiorentino.

Il eut, pour successeur à l’empire, son fils Conrad. Manfred, son fils légitimé, reçut la principauté de Tarente, des comtés et d’autres fiefs ; il prit la direction des affaires impériales, en Italie, pendant que Conrad était retenu en Allemagne par sa lutte contre Guillaume de Hollande, élu empereur par les partisans du pape et à qui Innocent IV faisait verser les trésors recueillis pour la croisade.

En apprenant la mort de Frédéric, Innocent, qui avait repoussé toutes les propositions de paix de son adversaire, éprouva un immense soulagement. Dès ce moment il résolut de retourner en Italie. Il passa le reste de l’hiver à Lyon, occupé de l’expédition de ses affaires et des préparatifs de son voyage. Blanche de Castille et Henri III témoignèrent le désir de venir le voir et s’entretenir avec lui avant son départ. Il les en dissuada, voulant sans doute conserver sa liberté d’action visà-vis d’eux (1). Au contraire, il appela Guillaume

(1) Berger, intr. citée, p. cclv et cclvii. Il pardonna cependant à la mère de saint Louis sa tiédeur à embrasser son parti contre TEmpereur, mais en prescrivant à Tévêque de Paris de lui imposer une pénitence salutaire. (Lettres des Papes, t. XXVI, f 94.)