Page:Mullié - Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à 1850, I.djvu/151

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

s’arrêta dans les environs de Bautzen. Alexandre commandait en personne l’armée combinée ; il avait son quartier général à Wurschen ; ses forces présentaient un total de 160.000 hommes. Le centre des coalisés était soutenu par les fortifications qu’on avait élevées dans Bautzen et ses alentours.

L’armée française comptait 150.000 combattants.

Les positions de l’ennemi furent successivement enlevées et Napoléon entra dans Bautzen à trois heures de l’après-midi.

Le 21, à cinq heures du matin, le combat recommença par une vive fusillade. Napoléon annonça que l’attaque générale aurait lieu à une heure, et que la bataille de Wurschen serait gagnée à trois, ce qui arriva.

Le lendemain 22, les alliés furent poursuivis sans relâche par l’avant-garde française, à la tête de laquelle marcha constamment Napoléon ; mais ce même jour les Français éprouvèrent un échec à Reichenbach. Le 30 mai, ils reprennent Hambourg. Le 4 juin, un armistice est conclu à Plesswitz, en Silésie, entre Napoléon et ses adversaires ; c’est des deux côtés un prétexte pour gagner du temps et recevoir les renforts que l’on attend. Le 30 juin, une convention est signée à Dresde, par laquelle Napoléon accepte la médiation de l’Autriche. Un congrès doit s’ouvrir à Prague le 5 juillet. L’armistice est prolongé jusqu’au 15 août. Le congrès de Prague se dissout sans avoir rien conclu.

Avant la rupture de l’armistice, dans une négociation secrète, le duc de Vicence avait appris de Metternich que la paix serait garantie par l’Autriche, à condition que le duché de Varsovie serait dissous ; que les villes de Hambourg et Lubeck recouvreraient leur indépendance : que Napoléon renoncerait an protectorat de la confédération du Rhin ; que la Prusse serait rétablie et que l’Illyrie serait cédée à l’Autriche. L’Empire français conservait ainsi à peu près toute sa puissance ; mais Napoléon était-il disposé à ces concessions ?

Bientôt l’Autriche fit cause commune avec les coalisés et les fureurs de la guerre recommencèrent avec plus de violence que jamais.

Bernadotte, commandant en chef l’armée du nord de l’Allemagne disait dans sa proclamation du 15 août, que l’Europe devait marcher contre la France avec le même sentiment qui avait armé contre elle la France en 92. C’était proclamer la proscription des Français et de Napoléon.

Le 15 août 1813, le prince de Schwartzenberg, généralissime des armées alliées, comptait sous son commandement 603.600 combattants et Napoléon 352.700. De plus, les coalisés se battaient en pays amis et pouvaient réparer leurs pertes, battre en retraite en toute sûreté. Pendant les conférences de Prague, Metternich disait au duc de Vicence : « Votre position et celle de vos adversaires sont bien différentes : des batailles perdues par eux ne leur feraient pas signer une autre paix que celle que l’on peut faire aujourd’hui, tandis qu’une seule bataille perdue par Napoléon change tout à fait la question. »

Le 13 août, les Autrichiens avaient opéré leur jonction avec les Austro-Russes. Ce ne fut que le 20 que Napoléon apprit cette jonction ; et, le 21, il reprend l’offensive, fond sur Blùcher et le force à reculer. Le 23, la forte position de Goldberg tombe en notre pouvoir. Apprenant que, par les conseils de son ennemi Moreau, que les alliés avaient fait venir d’Amérique, ceux-ci avaient résolu de se rendre maîtres de Dresde, il laisse son armée de Silésie au duc de