Page:Mullié - Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à 1850, I.djvu/160

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plus près de Vienne que mon beau-père ne l’est de Paris.

Le 18, a lieu le combat de Montereau, dans lequel le prince royal de Wurtemberg, impétueusement attaqué par les généraux Gérard et Pajol, perd 7.000 hommes ; près de 3.000 Français sont mis hors de combat. C’est pendant cette affaire que Napoléon dit à ses soldats étonnés de le voir s’exposer au feu de l’ennemi : Ne craignez rien, mes amis, le boulet qui me tuera n’est pas encore fondu.

Le 19, l’armée reçoit l’ordre de chasser les alliés de Troyes, la poursuite continue les jours suivants ; 100.000 étrangers fuient devant 40.000 braves de Napoléon, qui le 23 se trouve à Chartres ; c’est là qu’il reçut une réponse à la lettre qu’il avait écrite à l’empereur François, après l’affaire de Nangis, dans laquelle l’Autriche ne vit qu’un prétexte pour gagner du temps et non l’expression d’un désir sincère de faire la paix.

Le 24, Napoléon reprend Troyes, le 27 et le 28, les maréchaux Oudinot et Macdonald, cédant à des forces supérieures, sont obligés de se replier de l’Aube sur la Seine.

Le 1er mars, un traité d’alliance est conclu à Chaumont, entre la Russie, l’Autriche et la Prusse, par lequel chacune des puissances continentales s’engage de tenir en campagne une armée active de 150.000 hommes ; aucune négociation séparée n’aura lieu avec l’ennemi commun. L’Angleterre fournira annuellement un subside de 120 millions de francs. Le présent traité sera en vigueur pendant vingt ans. Les dernières bases de Chàtillon sont conservées.

L’Empereur apprend le 5, à Fisme, ce nouveau pacte qui, pour lui et pour la France est un véritable arrêt de mort ; il y répond par des décrets impériaux par lesquels tous les citoyens français sont requis de courir aux armes, de sonner le tocsin sitôt qu’ils entendront le canon de nos troupes s’approcher d’eux, de se rassembler, de fouiller les bois, de couper les ponts, de tomber sur les flancs et les derrières de l’ennemi. Tout citoyen français pris par les ennemis et qui serait mis à mort, sera sur le champ vengé en représailles par la mort d’un prisonnier ennemi. Tous les maires, fonctionnaires publics et habitants qui refroidissent ou dissuadent les citoyens d’une légitime défense, seront considérés comme traîtres, et traités comme tels.

Le 6, l’Empereur qui est en marche sur Laon, trouve une armée russe en position sur les hauteurs de Craonne (trois lieues de Laon). L’attaque est remise au lendemain. L’armée française comptent 30.000 hommes, celle dé l’ennemi est de 100.000. L’action, pendant laquelle les Français ont toujours attaqué, se soutient avec opiniâtreté pendant toute la journée ; enfin l’ennemi cède sans laisser un seul prisonnier. Cette journée ne fut que sanglante, Napoléon lui-même en fut, dit-on, fatigué.

Le 9 et le 10, l’Empereur essaie en vain de s’emparer de Laon, place servant d’entrepôt aux armées alliées. Marmont, arrivant d’un autre côté, se laisse surprendre, perd 2.500 prisonniers et quarante canons. Ce grand échec a les plus funestes conséquences. Le 11, l’Empereur se retire sur Soissons. Le 13 et le 14, il reprend Reims en personne.

La perte de l’ennemi est de dix canons, cent chariots de munitions, et 4.000 hommes pris, tués ou blessés.

Cependant les négociations dé Châtillon continuent : le duc de Vicence, pressé de donner une explication définitive, remet un contre-projet dans lequel l’Empereur consent à restreindre sa domination dans l’étendue de l’ancienne