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trente vaisseaux anglais. Appelé le 28 décembre de la même année au commandement de la flotte de Flessingue, il le refusa.

M. Allemand avait été créé comte et grand officier de la Légion d’honneur en 1813. Ayant adhéré à la déchéance de Napoléon, il reçut la croix de Saint-Louis. Il ne servit pas pendant les Cent-Jours, et cessa d’être employé le 31 septembre 1814, quoiqu’il fût plus jeune que les autres amiraux et qu’il jouît d’une santé vigoureuse. On a prétendu que la dureté de son commandement était la cause de sa disgrâce.

Cet amiral qui avait passé 308 mois sous voiles, étranger aux passions politiques, a bien pu se ressentir de leurs attaques dans un temps où elles étaient si vivement excitées.

La France ne se souviendra pas moins qu’il a fait pour elle vingt campagnes en sous ordre, qu’il a commandé sept divisions, cinq escadres et une armée ; quand, présent à dix-sept combats, il a reçu trois blessures graves dont il portait les cicatrices.

Il est mort à Toulon le 2 mars 1826.

ALLIX (JACQUES-ALEXANDRE-FRANÇOIS), lieutenant-général

naquit à Percy, en Normandie, le 21 septembre 1776.11 entra au service à l’âge de 16 ans, comme élève d’artillerie ; servait d’abord à l’armée du Nord pendant les premières guerres de la révolution, et se distingua au siège de Luxembourg. A vingt ans il était colonel. Au passage du mont Saint-Bernard, à l’attaque de Vérone qu’il emporta d’assaut, et pendant l’expédition de Saint-Domingue, Allix donna les preuves les plus brillantes de sa valeur et de ses talents ; mais l’opposition qu’il fit à la révolution du 18 brumaire retarda son avancement. Il servit de 1808 à 1814 ; auprès du roi Joseph, et ne revint en France que pour combattre les alliés. Le 18 février 1814, il chassa les Autrichiens et les Cosaques de la forêt de Fontainebleau, et le 26 il sauva la ville de Sens. Après la bataille de Waterloo, il fut chargé de fortifier Saint-Denis, et en fit une position inexpugnable. Exilé en 1815 par l’ordonnance du 24 juillet, le général Allix se retira en Allemagne, où il publia un ouvrage sur le système du monde.

En 1819, il fut rappelé en France et rétabli sur le cadre des lieutenants-généraux.

AMBERT (JEAN-JACQUES), général de division.

Né le 1er octobre 1766, à Saint-Céré (Lot), s’embarqua en 1780 comme volontaire sur le Pluton, et assista à la prise des îles de Tabago et de Sainte-Lucie. — De retour en France, en 1783, il combattit les Prussiens comme chef du 2e bataillon du Lot. — Nommé général de brigade, puis général de division le 28 novembre 1793 aux armées de Rhin-et-Moselle, de Mayence et d’Italie. — Il fut l’ami des généraux Hoché, Klé-ber, Marceau, Desaix, Moreau, Piche-gru, etc. ; il partagea la disgrâce des deux derniers et fut envoyé à la Guadeloupe en qualité de gouverneur ; mais il trouva sous le tropique tous les feux du climat et de la guerre civile. Destitué en 1808, parce qu’on le supposait coupable d’être resté spectateur volontaire du désordre, il s’échappa de la colonie et revint en France où il demanda à être jugé. Une commission militaire, présidée par un maréchal de l’Empire, l’acquitta à l’unanimité, en 1812.

Chargé, en 1813, de la 17e division militaire en Hollande, il ramena dans ce pays la fortune de nos armes. En 1815 il eut le commandement de la 9° division militaire ; consulté lors du débarquement de Napoléon sur les moyens,