Page:Mullié - Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à 1850, I.djvu/196

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Vers le commencement de février de la même année, une comète avait paru à Sainte-Hélène, chacun s’était empressé d’en parler à Napoléon, dans l’intention évidente de réveiller en lui quelque allusion qui pourrait lui faire plaisir. Un seul officier gardait le silence à ce sujet, ainsi que Napoléon. « Vous m’avez compris, vous, » lui dit-il. Napoléon se rappelait, à cette occasion, qu’après la mort de Jules-César une comète fut observée à Rome.

« J’ai eu, » disait-il quelque temps après, un songe dont l’image me poursuit : « j’ai vu Joséphine parée de gloire dans le ciel… ta place est ici près de moi, m’a-t-elle dit ; dans un mois, tu seras heureux à jamais. »

D’après le désir qu’avait manifesté Napoléon, son corps fut ouvert afin de constater la cause physique de sa maladie, et de profiter dans la suite de ce document dans le cas où son fils serait attaqué de quelque incommodité offrant des analogies avec le mal qui était sur le point de l’emporter lui-même : car Napoléon était persuadé qu’il mourrait d’une maladie semblable à celle qui avait enlevé son père.


Extrait du rapport des médecins, après l’autopsie du corps de Napoléon.


« À la première apparence, le corps paraissait très-gras, ce qui fut confirmé par une incision pratiquée vers le bas-ventre, où la graisse qui couvrait l’abdomen avait plus d’un pouce et demi d’épaisseur. Les poumons étaient très-sains ; le cœur était de la grandeur naturelle, mais revêtu d’une forte couche de graisse ; les oreillettes et les ventricules n’avaient rien d’extraordinaire, si ce n’est que les parties musculaires paraissaient plus pâles qu’elles ne devaient