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nique, en conservant son emploi dans la garde royale, le 17 septembre 1822. Ce n’est pas peut-être un sabreur intrépide qu’il eût fallu à la tête de cette école modèle, mais plutôt un de ses anciens élèves, joignant à la même bravoure des connaissances plus étendues. Quoi qu’il en soit, on n’a pas oublié qu’il jlui rendit le régime militaire qui est encore en vigueur, et lui donna cet uniforme sous lequel elle devait organiser la victoire populaire en 1830.

Appelé, le 16 févrierl823, au commandement en chef des troupes de la garde employées à l’armée des Pyrénées, Bor-desoulle fit le blocus et le bombardement de" Cadix, et fut cité, le 31 août, à la prise du Trocadéro, victoire trop vantée par les amis de la Restauration, trop critiquée par ses ennemis, mais qui n’en reste pas moins, pour l’histoire impartiale, un0 brillant et audacieux fait d’armes.

Après la guerre, il fut créé pair de France le 9 octobre, et reçut la’ grand’-croix de l’ordre de Charles III d’Espagne, le 4 novembre de la même année. Ses opinions étaient franchement patriotiques et constitutionnelles. Ses conseils au duc d’Angoulême en obtinrent plusieurs actes qui furent agréables aux amis de la liberté : entre autres la fameuse ordonnance d’Andujar, imposée à Ferdinand VII, mais qui fut si traîtreusement exécutée par ce prince.

Au mois de décembre, il reprit le commandement de sa division de cavalerie dans la garde. Ala mort de Louis XVIII, Charles X ne le conserva pas comme aide-de-camp honoraire dans la nouvelle liste, arrêtée le 4 novembre 1824. — Proclamé chevalier commandeur de l’ordre du Saint-Esprit, dans le chapitre ténu le 21 février 1830, il tenta vainement de conjurer les funestes résolutions du roi en juillet, et demeura, pendant les trois journées, à Saint-Cloud, prêt à défendre sa personne. Ce fut à Rambouillet seulement qu’il le quitta, continuant à exercer son commandement dans la garde dissoute jusqu’au 21 août, qu’il fut mis en disponibilité. Compris dans le cadre de réserve de l’état-major général le 7 février 1831, il fut admis à la retraite le 14 mars 1832.

Depuis la révolution nouvelle, il vécut à l’écart, bien qu’il fit encore partie de la Chambre des pairs, où il paraissait à de rares intervalles.

Il mourut le 3 octobre 1837, à sa terre de Fontaine, pïès de Senlis.

BORNE DESFOURNEAUX (EDME-ÉTIENNE)

né le 22 avril 1767, à Vezelay (Yonne), était sergent au régiment-de Conti-infanterie, au moment delà Révolution de 1789.

Il avait été chargé au mois d’octobre de garder, avec un détachement de 13 hommes, un grand magasin de tourbes, près d’Amiens, lorsque, attaqué par 600 paysans armés, onze hommes.de son détachement l’abandonnèrent. Seul, avec deux soldats, il se défendit héroïquement, et, quoique atteint de plusieurs blessures,. il parvint à repousser les assaillants. Là municipalité d’Amiens, reconnaissante, lui décerna, en présence de la garnison assemblée, une montre d’or aux armes de la ville, avec cette inscription : Au brave Desfourneaux, et le ministre de la guerre le nomma sous-lieutenant le 26 décembre 1790.

Les volontaires du Pas-de-Calais l’appelèrent dans leurs rangs, et au mois de juin 1792, il s’embarquait pour Saint-Domingue, comme lieutenant-colonel du 48e régiment d’infanterie. Appelé en janvier 1793, au commandement de la place de Saint-Marc, il emporta d’assaut le camp de Thilerier et montra la même résolution à la prise du fort d’Onanaminte, où il fut grièvement