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avaient fait passer les Romains sous les fourches Caudines.

Promu pour ce beau fait au grade de général de brigade qu’il reçut le même jour, il concourut en cette qualité à la conquête de Naples, détruisit entièrement l’armée du cardinal Ruffo, soumit toute la Pouille insurgée, et s’empara, après des assauts meurtriers, des villes de Trani et d’Andria, qu’il fut obligé de réduire en cendres.

En 1799, le Directoire.le fit traduire pour crime de concussion, devant un conseil de guerre, avec Championnet, son général en chef ; mais la révolution du 30 prairial an vu écarta les dangers qu’il courait, et il fut réintégré dans son grade. Il continua à servir avec beaucoup de distinction en Italie, jusqu’en 1803, époque où il fut nommé commandant d’armes de la place de Paris.

Élevé, en 1805, au.grade de général de division, il retourna en Lombardieen 1809, y déploya encore autant de valeur que d’habileté, et eut une grande part à la victoire de Wagram.

Il fit ensuite, avec non moins d’éclat, les campagnes de Russie et de Saxe ; et, aussitôt après les désastres de 1813, il vint s’enfermer à Strasbourg, dont l’Empereur lui avait confié le commandement. Il allait prendre, l’année suivante, celui du département de la Meuse, lorsqu’il fut atteint d’une apoplexie foudroyante qui mit fin à sa carrière, le 13 décembre 1814, à Bar-le-Duc. Son nom est inscrit sur le monument de l’Étoile, côté nord.

BROUSSIER (NICOLAS)

né en 1774, à Ville-sur-Saulx, partit comme volontaire dans un de ces nombreux bataillons que le déparlement de la Meuse envoya sur la frontière, au commencement de nos guerres d’indépendance, et reçut le baptême de sang sur le champ de bataille

d’Arlon. Pendant la campagne de 1801 > au passage du Mincio,.il fut atteint d’une nouvelle blessure, en débusquant l’ennemi du village de Pazzolo, à la tête de quelques tirailleurs de la 43°. Légionnaire dès 1803, lorsqu’il était capitaine aide-de-camp du général Broussier, son cousin, et, chef de bataillon, pendant la campagne de 1809, il conduisit lui-même, le 29 juin, deux bataillons au secours du 24e régiment bloqué depuis trois jours dans le faubourg Saint-Léonard, à Gratz, par 10,000 Croates, et ramena le régiment sur le drapeau duquel l’Empereur fit inscrire la devise : un contre dix.

En 1813, Napoléon confia à Broussier le commandement du 9e de ligne, régiment composé d’enfants de Paris, à la tête desquels, le 2 mars 181-4, ilescalada les remparts de Parme, où il reçut un coup de baïonnette : il s’empara de la porte Saint-Michel par laquelle l’ennemi devait opérer sa retraite, et fit mettre bas les armes au régiment hongrois Fran-cesco-Carl.

La Restauration, qui avait d’abord relégué Broussier dans la non-activité, lui donna, en 1819, le 5e régiment de ligne qu’il conduisit en Espagne, où sa belle conduite lui mérjta, le 3 octobre 1823, le grade de maréchal de camp dans la division du Haut-Èbre. Broussier commanda le département de la Côte-d’Or, de 1831 à 1836.

Il se retira ensuite à Bar-le-Duc, où il est mort d’une attaque d’apoplexie foudroyante le 10 janvier 1850.

BRUAT (ARMAND)

gouverneur des îles Marquises.

Né en Alsace en 1797, entra au service en 1811, à bord du vaisseau-école de Brest, où il fut remarqué pour sa hardiesse devenue proverbiale.

En 1815, il fit une campagne à Copenhague,