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BUL


le 8 germinal an ix. L’année suivante, il reçut de Bonaparte un sabre d’honneur et une lettre de félicitations.

Un peu plus tard, l’Empereur lui donna la croix deCommandeur, le titre de baron et une riche dotation en Westphalie.

Le général Buget continua à se couvrir de gloire dans toutes les affaires où il se trouva. A Fiïedland, ; il perdit la main droite emportée par un boulet ; il en donna la nouvelle à sa femme dans- une lettre écrite de la main gauche et empreinte d’un esprit de plaisanterie qui ne le quittaitjamais. Treize jours après, on le revit à la tête de sa brigade, après l’amputation de l’avant-bras.

M. Buget fit la guerre d’Espagne et se fit remarquer aux sièges de Sarragosse et de Lérida ; à ce dernier siège, un boulet emporta la moitié de son chapeau et brisa sa longue vue dans la main qui lui restait. Quelques jours après, montant le premier à l’assaut, flanqué de deux grenadiers, il eut sa montre brisée dans son gousset par une balle.

Rentré dans l’intérieur, il reçut le commandement supérieur deBelle-Isle et ensuite celui des Pyrénées-Orientales.

Employé à la défense de Paris, le IA juin 1813, la Restauration le rendit à la vie civile le 18 octobre suivant.

Le maréchal Victor, ministre de Louis XVIII, le fit nommer lieutenant-général le 28 mars 1823. M. Buget est mort dans sa retraite, à Perpignan, le 2 octobre 1839.

BULOW (FREDERIC-GUILLAUME, baron de)

comte de Dennewitz, général en chef de l’infanterie prussienne, célèbre par la part active qu’il prit aux grandes luttes de la Prusse contre Napoléon, naquit le 16 février 1755, dans la Vieille-Marche, à Faïkenberg, domaine où résidait son père, fils de Guillaume Dietrich de Bulow, mort en 1737, ministre d’État prussien. Après avoir reçu une éducation distinguée dans la maison paternelle, il témoigna de bonne heure les dispositions les plus prononcées pour l’état militaire. A l’âge de 14 ans il entra au service avec le grade de lieutenant ; et il était parvenu à celui de capitaine, lorsqu’en 17R3 il fut nommé gouverneur du prince Louis-Ferdinand de Prusse, avec le tilre de major, et fit en cette qualité la campagne du Rhin. Au siège de Mayence il donna de nombreuses preuves de bra-voiire, notamment en faisant échouer une division tentée contre Marienborn par les Français, et contribua beaucoup à la prise de cette place importante, en enlevant d’assaut le bastion de Zahlbach. Sa mission auprès du prince une fois terminée, il entra dans la brigade des fusiliers de la Prusse orientale, et y obtint le commandement d’un bataillon. Pendant la guerre de 1806-1807, il concourut, en qualité de lieutenant-colonel, sous les ordres du général Lestocq, à la défense de Thorn, et se distingua dans plusieurs affaires, notamment à celle de Walterdorf. En 1808 il passa général major, puis général de brigade, et fut nommé, en 1811, gouverneur de la Prusse orientale et occidentale.

Lorsque la Prusse, déchirant les traités qui la liaient à la politique de Napoléon, eut tourné ses armes contre la France, ce fut le général Bulow qui, le 5 avril 1813, remporta, près de Mœckern, le premier succès dont furent couronnés, dans cette guerre, les efforts des troupes prussiennes. En s’emparant, le 2 mai suivant, de Halle, il gagna la confiance de son armée et ranima l’enthousiasme du peuple, que la perte toute récente de la bataille de Lutzen avait singulièrement découragé. Peu de temps après, par l’avantage qu’il remporta à Huckau, sur le maréchal Oudinot, il mit une première fois à l’abri du danger la ville de