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royaume, nul n’était admis à frapper la moindre contribution sans son ordre.

Il n’y a jamais eu autant d’argent dans le Muestrazgo que pendant sa domination. Tout ce qu’il recueillait dans ses excursions ou dans celles de ses lieutenants, au travers des provinces environnantes, il le dépensait dans le pays.

Quelques jours avant l’entrée de Cabrera en France, le 25 juin, une autre troupe et un autre général passaient la frontière du côté de Bayonne. Cette fois, ce n’était plus le chef qui entraînait ses soldats sur le sol étranger, c’étaient les soldats qui avaient forcé leur chef à y chercher un asile…

Ces hommes de fer, qui ont effrayé la ville de Bayonne de leur aspect farouche et sauvage, avaient brisé leurs armes à la frontière plutôt que de les livrer à l’étranger. Ils avaient pour général l’indomptable Balmaseda.

Balmaseda est l’homme vraiment fort de cette guerre. Né en Castille d’une famille distinguée, il était lieutenant-colonel à la mort de Ferdinand VII. Il prit aussitôt les armes pour don Carlos, et ne les a quittées qu’au dernier moment.

Doué d’une haute taille et d’une force herculéenne, il a toujours fait la guerre en partisan, à la tête d’un corps de cavalerie.

Si Balmaseda avait été moins inquiet, moins nomade, et que le sort l’eût appelé, au lieu de Cabrera, à être le chef de 30,000 hommes, il est probable qu’il aurait eu une autre fin. Aussi parlait-il avec dédain du comte de Morella : « II se trouvera bien en France, disait-il amèrement, il pourra y faire de la musique à son aise ; qu’on lui donne une guitare, et il ira chanter dans les rues. »

CAFFARELLI-DU-FALGA (LOUIS-MARIE-JOSEPH-MAXIMILIEN)

né à Falga (Haute-Garonne) le 17 février 1756. Il fit les premières campagnes de la Révolution à l’armée du Rhin où son mérite l’éleva rapidement aux premiers grades.

Destitué en 1792 et emprisonné pendant quatorze mois. Employé dans les bureaux du comité militaire, il reprit ensuite du service sous Kléber, en 1795.

Général de brigade et commandant du génie en Égypte.

Mort des suites d’une nouvelle amputation, le 9 avril 1799, à Saint-Jean-d’Acre, où son tombeau est conservé avec un soin religieux par les Arabes.

« Les soldats de l’armée d’Égypte, dans leurs accès de mauvaise humeur, en voulaient beaucoup au général Caffarelli, qu’ils croyaient un des auteurs de l’expédition. Il avait une jambe de bois, ayant perdu la sienne sur les bords du Rhin. A Saint-Jean-d’Acre, le général en chef perdit Caffarelli qu’il aimait beaucoup, et dont il faisait le plus grand cas. » (Mémorial de Sainte-Hélène, t.1er.)

CAFFARELLI (MARIE-FRANÇOIS-AUGUSTE-LOUIS)

5e frère du précédent, né le 7 octobre 1766 au château du Falga en Languedoc. Il servit d’abord dans les troupes sardes depuis 1783, revint en France en 1791, s’enrôla comme simple dragon dans le 15e régiment, devint aide-de-camp du général Dagobert, fut adjudant-général à l’armée de Sambre-et-Meuse et commanda la demi-brigade d’infanterie légère, surnommée l'incomparable. Il fit aussi la campagne d’Égypte. Aide-de-camp de Napoléon, général de brigade après Marengo, commandeur de la Légion d’honneur, en 1804, député auprès du pape pour l’inviter à venir sacrer l’Empereur, puis général de division et gouverneur des Tuileries, grand aigle de la Légion-d’Honneur, le 8 février 1806, pour sa belle conduite à Austerlitz, le mois suivant appelé au ministère de la guerre