Page:Mullié - Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à 1850, I.djvu/270

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nommé caporal le 1er septembre 1782, sergent le 16 août 1784, fourrier le 4 décembre 1786, et sergent-major le ler décembre 1789.

Devenu adjudant sous-officier le 30 septembre 1791, il obtint le grade de lieutenant le 31 mai 1792, et celui de capitaine adjudant-major le 1er janvier 1793. Il prit une part distinguée aux guerres de 1792 à l’an V, à l’armée du Rhin, et y mérita le grade de chef de bataillon, qui lui fut conféré le 8 brumaire an II, avec ordre de prendre le commandement du 1er bataillon de la Corrèze, incorporé dans la 7e demi-brigade d’infanterie légère, devenue 3e demi-brigade en l’an IV, et 3e régiment de même arme en l’an XII. Le 6 messidor de la même année, il fut nommé chef de brigade de la 7e légère, et combattit vaillamment à la tête de ce corps à l’affaire qui eut lieu le 6 brumaire an III, et y fut blessé d’un coup de feu.

Le 23 thermidor an IV, au combat d’Oberkamlach, le chef de brigade Cassagne poursuivit vivement les émigrés de l’arrière-garde du prince de Condé, et leur fit quelques prisonniers. Celui-ci, qui occupait une mauvaise position sur les hauteurs de Meindelheim, sentit bientôt qu’il ne pouvait la garder ; mais, avant de battre en retraite, il voulut essayer, à la faveur de la nuit, de réparer l’échec qu’il venait d’essuyer. En conséquence, le 26, à une heure du matin, il attaque vigoureusement les républicains, dont les avant-postes furent d’abord rejetés jusque vers le bois, en arrière de Kamlach. Le combat fut très-vif. Cassagne et sa demi-brigade, quoique accablés par le nombre, se défendirent avec acharnement, mais peut-être eussent-ils enfin succombé, si le 89e de ligne ne fût arrivé à leur secours. Dès ce moment, les républicains reprirent l’avantage, et les émigrés, battus, furent obligés de se retirer, laissant sur le champ de bataille un grand nombre des leurs, parmi lesquels se trouvaient cinquante chevaliers de Saint-Louis et huit officiers supérieurs des chasseurs nobles. Le 9 brumaire an V, dans une attaque que firent les Autrichiens, à huit heures du soir, sur les ouvrages de la tête de pont d’Huningue, ils emportèrent, après un combat opiniâtre, la demi-lune, et paraissaient vouloir s’y établir, lorsque le général Abatucci, se mettant à la tête des compagnies de grenadiers de la 89e, commandée parle chef de brigade Cassagne, sortit tout à coup de l’ouvrage à cornes, se précipita sur les Autrichiens, et les chassa de tous les postes dont ils s’étaient emparés. Mais ce brillant succès fut chèrement acheté par les Français, car c’est dans cette dernière attaque que le brave Abatucci reçut le coup mortel qui priva la patrie de ses glorieux services. Le 10 pluviôse suivant, dans une sortie que fit, à trois heures du matin, le général Dufour, commandant Huningue, depuis la mort du général Abatucci, le chef de brigade Cassagne, avec ses troupes formées en deux colonnes, attaqua les Autrichiens, les repoussa, détruisit leurs ouvrages, encloua leur artillerie, et ramena avec lui dans la place 2 pièces de canon et quelques centaines de prisonniers. Il se trouva à la reddition d’Huningue le 17 du même mois, et prit part à toutes les affaires qui terminèrent cette campagne sur le Rhin.

Passé, en l’an VI, à l’armée d’Angleterre, il servit à celle d’Italie de l’an VII à l’an IX inclusivement. Il fut blessé d’un coup de feu à l’affaire du 13 brumaire an VII, sous les ordres du général en chef Championnet, et ne démentit point la réputation qu’il s’était acquise dans les guerres précédentes.

Pendant le siège de Gênes, le 13 germinal an VIII, l’ennemi tenta d’enlever les troupes chargées de la défense de