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la vue des deux armées il descendit sur les côtes de la Calabre sans avoir perdu un seul bâtiment. Le roi de Naples l’embrassa en le félicitant et le nomma son premier aide-de-camp.

Après les événements de 1812, il quitta Naples avec son frère et rentra à la grande armée comme général de brigade. A Moscou il commandait la cavalerie du 11e corps, protégea la retraite et s’enferma dans la place de Dantzig avec les 1,800 hommes qui lui restaient.

Après la capitulation qui fut violée, Cavaignac fut envoyé prisonnier à Kiew, d’où il envoya sa soumission à Louis XVIII, il fut nommé lieutenant-général le 21 octobre 1814, commandant de Saint-Louis, baron de Barayne, puis vicomte, et enfin inspecteur de cavalerie. Le général Cavaignac se rallia également aux Bourbons de la branche cadette et fut nommé grand officier de la Légion-d’Honneur. Il est aujourd’hui en retraite.

Son nom figure sur l’arc-de-triomphe de l’Étoile, côté Sud.

CAVAIGNAC (LOUIS-EUGÈNE de)

frère de Godefroy de Cavaignac, le républicain de 1830 et des Journées de juin et d’avril, et fils de J.-B. Cavaignac, le conventionnel, né à Paris le 15 septembre 1802. Élève distingué de Sainte-Barbe et de l’École polytechnique en 1820, il était capitaine en second dans le deuxième régiment du génie, à la campagne de Morée.

En 1830, Louis-Eugène Cavaignac se trouvait à Arras, et il fut l’un des premiers à se déclarer pour le peuple. En 1831, il signa à Metz, le projet d’association nationale. En conséquence de cette démarche, le gouvernement le mit en non-activité. Heureusement ce ne fut pas pour longtemps, et, en 1832, il fut envoyé en Algérie, où il ne tarda pas à se signaler. Après le succès de l’expédition de Mascara, à laquelle le capitaine Cavaignac avait pris part, le maréchal Clausel, songeant à rentrer à Oran, voulut laisser une garnison française à Tlemcen qu’il occupait à l’extrémité ouest de l’Algérie, à une distance considérable de tous secours, au milieu des Kabyles entreprenants et belliqueux. Cavaignac fut désigné. On lui adjoignit 500 hommes déterminés, avec le titre de chef de bataillon provisoire. C’était en janvier 1836.

Cavaignac, livré à lui-même, se montra, dès lors, un homme supérieur. On ne saurait croire les ressources qu’il sut trouver dans son courage et dans son activité pour se maintenir intact dans cette position, entre le danger continuel d’être entouré et massacré et celui de mourir de faim. Cavaignac fit tête à tout. Il repoussa les attaques réitérées de nombreuses troupes et il fit des approvisionnements au moyen de ses excursions chez les tribus voisines. Enfin, il fut relevé en mai 1837, et le 4 avril suivant, le grade de chef de bataillon lui fut conféré à la sollicitation du maréchal Bugeaud. Le commandant Cavaignac quitta bientôt l’Afrique et revint en France où l’appelaient de graves intérêts et où le retint quelque temps le mauvais état de sa santé.

A peine rétabli, il retourna à Alger, fut de nouveau abandonné avec son bataillon dans Cherchell, exposé à des dangers plus grands et plus continuels qu’à Tlemcen, et il s’en tira avec une grande somme de gloire et une blessure grave. Blessé de nouveau devant Milianah, il fut nommé colonel de zouaves et continua à servir dignement la patrie par ses brillants faits d’armes.

On lui accorda enfin, en 1844, le titre de maréchal de camp qu’il avait si bien mérité.