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septembre et fit-partie de la’garnison de Verdun. Quand cette ville se rendit au général prussien Kalkreuth, le 16 octobre, il resta dans la place avec 50 hommes afin d’enlever le corps du brave Commandant Beaurepaire, qui s’était donné la mort pour éviter de signer la capitulation, et à qui la Convention avait accordé les honneurs du Panthéon. 11 rejoignit ensuite l’armée de Belgique, se trouva à Jemmapes et à l’affaire de Liège en Novembre où, s’apercevant que les tirailleurs français, hésitaient à pénétrer dans un bois défendu par l’ennemi, De-laage s’y précipita suivi seulement d’un lambour et mit en fuite les Autrichiens. L’année suivante, il assista au combat de là Montagne-de-Fer, à la bataille de Nerwinde, et il prit part à toutes les fali-tigues des vingt jours de l’armée de Belgique. Il était au camp de Maulde, dans les premiers jours d’avril, lorsque Du-mouriez excita son armée à marcher contre la Convention. Delaage ayant répondu à cette proposition par le cri de « Vive la liberté, périssent les traîtres ! » un officier du k< hussards fondit sur lui le sabre à la main ; alors, faisant apprêter v les armes à sa troupe, il intimida tellement le général en chef que celui-ci fit cesser la revue et s’éloigna. Nommé capitaine de la 5« compagnie de son bataillon le 5 avril suivant, il prit part à la bataille sous les murs de Vàlenciennes. Le 8 mai, il fut fait prisonnier par les Autrichiens lors de la capitulation de cette place le 28 juillet, et obtint bientôt après son échange, à condition d’être employé dans l’intérieur.

Adjoint àl’étai-major le 27 septembre 1793, et envoyé à l’armée des Alpes, il se trouva au siège de Lyon, à la suite duquel les représentants lui décernèrent le grade d’adjudant-général chef de brigade provisoire le 8 frimaire ann. Confirmé à l’organisation du 25 prairial ah m, en-

voyé dans l’Ouest après la prise de Lyon’, il défendit l’artillerie de la division Beau-puy dans la déroute éprouvée à la Croix-des-Batailles ; et dans une mêlée sanglante où les Vendéens s’étaient emparés des canons des Républicains, quoique blessé et renversé par la chute de son cheval tué "sous lui, il eut l’énergie de conserver le commandement de sa colonne et de reprendre son artillerie. Dans une autre circonstance, Kléber, ralliant ses soldats près de Dole, dit à Delaage : « Tiens ferme une demi-heure à l’entrée du pont et l’armée est sauvée ! » Cet ordre fut ponctuellement exécuté. Kléber, qui demanda pour lui à la Convention le grade de général de brigade, lui ayant donné le commandement de son avant-garde, il partit de Château-briant, arriva en douze heures devant Angers qu’assiégeaient les Vendéens, et les contraignit, le 15 frimaire an u, à renoncer à leur attaque.

A la bataille du Mans, le 22 du même mois, il leur enleva vingt pièces de ca-rion et soutint à cette époque différents combats sur les deux rives de la Loire : enfin, à la tête d’une colonne républicaine, il surprit dans le Bocage plusieurs divisions vendéennes et défit lès troupes de Stofflet à Cheminé. Sur ces entrefaites, une révolte ayant éclaté à Paimbœuf parmi les troupes de terre et les soldats de marine, Delaage, après avoir couru dé grands dangers, rétablit la tranquillité et força les équipages à se rembarquer.

Il était à Luçon quand il apprit que Charette s’efforçait de réunir des troupes pour protéger le débarquement de la flotte anglaise : à l’instant il marche sur lui, atteint son avant-garde à Saint-Vincent-su r-Laye, le défait et lui enlève ses magasins d’armes, de munitions et d’uniformes anglais. Remis de cet échec, Charette marche sur Luçon, et chemin faisant, attaque, le 3 vendémiaire an iv,

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