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d’avoir livré la frontière par la levée du Camp-de-César, puis élargi, le 19 frimaire an III, il reçut enfin l’ordre de se rendre à l’armée de l’Ouest.

Rappelé presque aussitôt à Paris, il défendit, le 1er prairial, la Convention nationale contre le peuple insurgé, et fut blessé à côté du représentant Ferand, l’une des victimes de cette journée.

Renvoyé, le 26 germinal, à l’armée du Nord, le gouvernement l’employa, le 25 pluviôse an V, dans les 1er et 16e divisions militaires, et lui confia le commandement des côtes.

Le 28 messidor an VI, il alla rejoindre l’armée dite à’Angleterre, qu’il quitta, le 21 nivôse an Vil, pour reprendre le commandement en chef provisoire des 1er et 16e divisions militaires jusqu’à l’arrivée du général Pilles.

Passé à l’armée du Rhin, le 26 frimaire an VIII, il se fit remarquer aux journées de Fribourg et de Biberach, suivit Moreau devant.Ulm, maintint et défendit la communication par le Saint-Gothard entre les armées du Rhin et d’Italie.

Au mois de vendémiaire an X, il prit le commandement intérimaire de la division Souham.

Mis à cette époque à la disposition du ministre de la marine, il reçut de ce ministre, le 25 nivôse, l’ordre de se rendre à Rochefort pour s’y embarquer sur la frégate la Thêmis, et passer à l’île de France, sous le commandement du général Magallon.

Celui-ci ayant été rappelé en France, un arrêté du capitaine général Decaen nomma Desbruslys lieutenant du capitaine général et commandant de l’île de la Réunion (île Bourbon). Il y reçut, le 4 germinal an XII, la décoration de membre de la Légion-d’Honneur, et le 13 juillet 1808, le brevet de général de division.

Une dépêche du général Decaen, du 9 octobre 1809, annonça au gouvernement que le général Desbruslys venait de se suicider.

Voici les faits qui ont amené sa fin tragique.

Le 21 septembre 1809, les Anglais envahirent le bourg Saint-Paul, dépendant de l’île de la Réunion ; le général Desbruslys, qui ne pouvait disposer que de 50 hommes de troupes de ligne et de 800 gardes nationaux, se retira devant l’ennemi dans la direction de Saint-Denis, laissant au capitaine Saint-Mihiel l’ordre de parlementer avec les Anglais.

Une convention signée à Saint-Paul, le 23, et portant suspension d’armes, fut présentée à sa signature le lendemain, et il refusa de la ratifier.

Le jour suivant, 25, il se brûla la cervelle et on trouva près de lui un billet ainsi conçu:

« Je ne veux pas être traître à mon pays; je ne veux pas sacrifier des habitants à la défense inutile de cette île ouverte. D’après les effets que j’entrevois de la haine ou de l’ambition de quelques individus tenant à une secte révolutionnaire, la mort m’attend sur l’échafaud... Je préfère me la donner. Je recommande à la Providence et aux âmes sensibles ma femme et mes enfants. »

Madame Desbruslys obtint, en 1811, une pension de 1,000 francs.

DESBUREAUX (CHARLES-FRANÇOIS, baron)

naquit le 13 octobre -1755-à Reims (Marne).

Soldat dans le régiment de la Reine-Infanterie le 20 décembre 1773, caporal le 25 mars 1774, il fit la campagne navale de 1778; sergent le 26 septembre 1780, fourrier en 1781, il obtint son congé absolu le 21 avril 1784.

Élu chef de division de la garde natio-