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DESGENETTES (NICOLAS-RENE, DU-FRICHE,baron)]] == né le 23 mai 1762 à Alen-çon (Orne), était fils d’un avocat au parlement de Rouen.

Après avoir terminé ses études classiques à Sainte-Barbe et au collège du Plessis, il suivit les cours du collège de France, et s’adonna ensuite avec ardeur à l’étude de la médecine.

Ce fut dans le but de se perfectionner dans l’exercice de cet art qu’il fit plusieurs voyages tant en Angleterre qu’en Italie, où ses bonnes manières le mirent en rapport avec les savants les plus distingués.

Revenu en France dans le -cours de 1789, il fut reçu docteur à Montpellier, à la suite d’une thèse remarquable ayant pour titre : Essai physiologique sur les vaisseaux lymphatiques ; ce n’était point son premier ouvrage, il avait déjà publié plusieurs écrits parmi lesquels on citait son Analyse du système absorbant ou lymphatique, et avait été reçu membre de la Société des sciences de Montpellier et correspondant de l’Académie royale de médecine.

Mais les événements de 1792 et du commencement de 1793 ayant soulevé l’Europe contre la France, Desgenettes, animé d’un désir ardent de servir la patrie, de toutes parts menacée, sollicita et oblint au mois de février 1793 d’être envoyé à l’armée réunie sur les frontières d ! Italie, et il y déploya une activité et un courage qui le placèrent dans la suite au premier rang des médecins militaires.

En effet, durant cette première campagne, toujours aux avant-postes, il s’occupa d’un travail important sur la réorganisation des hôpitaux.

Le 24 nivôse an- II, il prit la direction de l’hôpital d’Antibes, sur lequel af-iluaient tous les malades, revint à l’armée le 30 fructidor pour y diriger en chef le service de la division de droite, T. I.

1 ) DES alors à Loano, et les représentants le chargèrent, le 2 nivôse an III, d’organiser le service médical de l’expédition maritime destinée à reconquérir la Corse tombée au pouvoir des Anglais. Après cette expédition il rejoignit l’armé active à Albenga, où il apprit que sur la demande de Barras, et à la recommandation de Bonaparte, il avait été nommé, le 7 brumaire an IV, médecin de l’hôpital du Val-de-Grâce et de la 17e division militaire (Paris).

L’année suivante, le général Bonaparte, qui avait apprécié son mérite, fit des démarches réitérées auprès du Directoire pour se l’attacher ; mais par un esprit de mesquine jalousie, les directeurs retinrent Desgenettes à Paris, sous prétexte qu’il était plus utile à la République dans une école qu’aux ambulances.

Ce fut pendant cette période de repos que Desgenettes rédigea son mémoire sur l’utilité des pièces anatomiques artificielles, dans lequel, après en avoir tracé l’histoire, et donné des détails sur la magnifique collection de Florence, il engagea le gouvernement français à fonder à Paris un établissement analogue.

Cependant, il est pénible de dire que, dans ses fonctions de professeur, le savant n’était récompensé de ses sacrifices de fortune et de santé que par l’indifférence et l’ingratitude ; quatre fois il donna sa démission dans le cours du mois de floréal an V, et quatre fois le ministre refusa de l’accepter.

Bonaparte, de retour à Paris après la paix de Campo-Formio, revit Desgenettes, et obtint cette fois du Directoire que son protégé fût attaché à l’armée d’Angleterre le 23 nivôse an VI ; on sait que l’organisation de cette armée sur les côtes de l’Océan n’avait, pour but, que de cacher les préparatifs de l’expédition de la Méditerranée ; aussi, dès le i" pluviôse, Desgenettes reçut-ilTordre de se rendre

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