Page:Mullié - Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à 1850, I.djvu/434

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élevé au grade de général de brigade, cette même année, il commanda avec la plus grande-distinction les 20e et 25e de dragons aux batailles d’Heilsberg et de Friedland. Appelé en Espagne l’année suivante,,il s’y fit remarquer le 23 novembre dans un combat contre Castanos. Devenu en 1812 gouverneur civil et militaire des provinces de Cordoue et de Jaën, le général Digeon parvint par une administration sage, à gagner la confiance des habitants que les ravages de la guerre avaient irrités et réduits à la plus profonde misère. Pendant six mois entiers, plus de 7,000 individus furent arrachés aux horreurs de la famine. La brillante conduite de M. Digeon, pendant la retraite périlleuse de l’Andalousie, lui mérita, le 3 mars 1813, le grade de lieutenant-général. Il se trouva en cette qualité à la bataille de Yittoria, où il fut blessé pour la cinquième fois. A la fin de cette même année il passa à l’armée de Catalogne sous le maréchal Suchet, et fut chargé du commandement de toute la cavalerie et de la première division d’infanterie. Détaché en 1814 à l’armée de Lyon, commandée par Augereau, il rendit à cette ville, par un brillant fait d’armes, un service important. Le 20 mars, les Autrichiens s’étaient avancés jusqu’au faubourg de Saint—Just ; on commençait à se battre dans les rues, et cette grande cité, ouverte de toutes parts, se voyait au moment d’être enlevée de vive force. Le général Digeon, vers qui était dirigée la plus vigoureuse attaque, reprend tout à coup l’offensive, s’empare d’une batterie, taille en pièces le régiment de Hiller, et ramène près de. 400 prisonniers. Ce coup de vigueur arrêta sur-le-champ les progrès de l’ennemi. L’occupation de Lyon, qui pouvait être si désastreuse dans cette journée, n’eut lieu que le lendemain et en vertu d’une capitulation.

il ) L1G Après la Restauration, Digeon fut employé comme inspecteur général de cavalerie ; il se trouvait en cette qualité à Nevers lors du débarquement de l’Empereur. Le ministre de la guerre l’ayant désigné pour commander une division de cavalerie, il s’empressa de venir joindre MONSIEUR à Lyon, où il arriva le S mars ; après beaucoup d’efforts inutiles pour maintenir les soldats, il partit de cette ville avec le duc de Tarente, lorsque toutes les troupes eurent abandonné leurs chefs pour rejoindre Napoléon. Le roi nomma aussitôt Digeon aide-de-camp de MONSIEUR. Il ne prit point de service pendant les Cent-Jours. Au retour du roi, il fut nommé commandant de la division de cavalerie de là garde royale, et plus tard créé pair de France avec le titre de vicomte. Dansla Chambre haute, il appuya constamment la politique du côté droit et le système ministériel qui s’ensuivit. Dans les procès politiques, il vota pour les partis les plus rigoureux. Au mois de mars 1823, en l’absence du duc de Bellune, il fut chargé par intérim du portefeuille de la guerre ; trois mois après il fut nommé ministre d’État et membre du Conseil privé, puis commandant en chef de,l’armée d’occupation.

Le général Digeon est mort le 2 août 1826, à sa terre de Ronqueux, près Paris. Il avait épousé peu de temps avant sa mort une demoiselle de la maison de Saulx-Ta vannes.

DIGONNET ou DIGONET (ANTOINE)

naquit à Crest (Drôme), le 23 janvier 1763.

Soldat à l’armée du général Rochambeau, puis caporal, sergent et sergent-major dans le 39e de ligne, il assista au siège d’York, où il fut blessé à la jambe droite pendant les guerres d’Amérique, de 1779 à 1783.