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un bataillon autrichien établi sur la route, et qui voulut opposer quelque résistance ; chargé vigoureusement par les braves dragons du 5e, il fut culbuté, sabré et fait prisonnier. La légion de Bussy, qui était en réserve, attendit la charge des Français et la soutint assez bien ; mais, enfin, rompue et sabrée, le commandant Dommanget la mena battant pendant plus d’une lieue au delà de Crémone, sur la route de Mantoue. Pour cette brillante affaire, le 5e dragons reçut quatre sabres d’honneur ; Le lendemain de la prise de Crémone, le général Du-hesme rejoignit le gros de l’armée avec sa division, et laissa le commandant Do-manget dans la place, afin d’observer, d’éclairer les routes de Mantoue et de Brescia, et de couvrir le blocus de Pizzi-ghitone. A la fin de la campagne, le 5e de dragons rentra en France, et, au mois de floréal an IX, il fit partie de l’armée de la Gironde. Cette armée auxiliaire des Espagnols fut portée sur les frontières du Portugal depuis Ciudad-Rodrigo jusqu’à Alcantara sur le Tage.

Au mois de nivôse an X, le régiment rentra en Fiance et alla tenir garnison à Joigny, où il resta jusqu’à la réunion du camp de Compiègne, au mois de vendémiaire an XII.

Major du 8e régiment de dragons le 6 brumaire, et membre de la Légion-d’Honneur le 4 germinal suivant, Dommanget ne voulut point rester au dépôt lorsque les troupes de l’armée des côtes de l’Océan se portèrent sur le Rhin. Il demanda au ministre de la guerre d’aller commander les escadrons de guerre de dragons montés, puisque le colonel était aux dragons à pied de la division Bara-guay-d’Hilliers. Le ministre fit quelques difficultés ; Dommanget lui offrit alors de déposer ses épaulettes de major et de reprendre celles de chef d’escadron pour aller rejoindre l’armée. « Retournez à

votre dépôt à Chantilly, lui répondit le ministre, vous y recevrez mes ordres. » "Vingt-quatre heures après, Dommanget était en route. Il ne put atteindre la grande armée qu’au delà de Munich, le 8 brumaire an XIV. Le 8° régiment de dragons appartenait à la division Beau-mont. Le jour de son arrivée au corps, le major Dommanget, faisant tête de colonne de la division, rencontra à quelque distance de Munich un bataillon de l’arrière - garde ennemie, posté sur la lisière d’un bois, pour arrêter le mouvement de la division française. Le major Dommanget le chargea aussitôt ; en moins de dix minutes, il l’enfonça et lui fit mettre bas les armes. Au delà du bois se trouvait un régiment de hussards autrichiens, il le culbuta et le mena battant jusque dans les rues de Bied. Sa belle conduite dans cette journée et à l’affaire de Lambach, qui eut lieu le lendemain, fut citée dans les bulletins de l’armée.

A la bataille d’Austerlitz, le 8e régiment de dragons chargea sur l’artillerie russe, qui était fortement défendue, et, en se repliant, il se jeta, sur un corps d’infanterie ennemie, le sabra, lui fit poser les armes, et prit le général russe Langeron, que le major fit conduire à l’Empereur. Pendant tout le reste de cette campagne et la suivante, Dommanget donna de. nouvelles preuves de son courage, et, le 20 septembre 1806, il obtint le grade de colonel et le commandement du 10e régiment de dragons. Le 27 octobre suivant, il chargea, avec une grande résolution, près du village de Wickmansdorff, les dragons de la reine de Prusse, qui, avant de partir pour léna, étaient venus, par fanfaronnade, aiguiser leurs sabres sous les croisées de l’ambassadeur français. Il les rompit, passa le défilé pêle-mêle avec eux, et quoiqu’il n’eût sous ses or-

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