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d’artillerie à cheval. La première légion commandée par Dombrowski fut appelée de bonne heure à prendre part aux brillants faits d’armes de l’armée française d’Italie. Elle entra à Rome le 3-mai 1798, à Naples en 1799. Macdonald ajouta à cette légion la 8e demi-brigade légère. C’est avec, cette petite division qui n’avait pas 3,600 hommes que Dombrowski vint rejoindre en juin 1797 sur la Trebbia l’aile gauche de l’armée française. Il soutint avec un admirable sang-froid le feu de l’artillerie ennemie. Débordée par les forces supérieures russes, puis enfin enveloppée, la légion polonaise se forma en carré, se défendit longtemps avec le courage du désespoir et fut presque détruite. Dombrowski fut atteint d’une balle dans la poitrine et ne dut son salut qu’à l’exemplaire de X’Histoire de la guerre de trente ans, par Schiller, qu’il portait toujours avec lui. La légion polonaise se renforça avec les hommes tirés des dépôts ; Joubert y réunit la 17e légère et la 55e de ligne. Avec cette division, Dombrowski donna, sous les ordres de Gou-vion Saint-Cyr et de Masséna, de nouvelles preuves de dévouement et de capacité.

Après la bataille de Marengo, Bonaparte ordonna la formation de deux nouvelles légions polonaises que Dombrowski fut chargé d’organiser à Milan.

A la paix d’Amiens, il passa au service de la république italienne en qualité de général de division-et contribua à hâter l’organisation militaire de ce pays.

En 1806, Napoléon annonçant le projet de rétablir la Pologne, Dombrowski reparut, après quinze ans, dans ces mêmes palatinats où il avait cueilli ses premiers lauriers. En moins de deux mois 30,000 hommes furent levés et équipés par ses soins ; deux divisions furent réunies sous les ordres de Dombrowski et firent partie du corps du maréchal Mor-

tier. Renforcé ensuite par un corps, de troupes badoises, Dombrowski fut employé au siège de Danlzig jusqu’à sa reddition. Après la paix de Tilsitt, il resta en Pologne à la tête d’un corps d’armée nationale et établit son quartier général à Posen. A la reprise des hostilités en 1809, l’armée autrichienne, devenue quatre fois plus forte, ayant forcé le prince Joseph Poniatowski d’évacuer Varsovie. Dombrowski organisa des corps volants sur les derrières de l’ennemi et lui fit beaucoup de mal. En 1812, il commanda une des trois divisions du 5e corp’s polonais et resta dans la Russie blanche. Il occupa Mohilow sur le Dnieper et se montra de tous côtés, poussant ses partisans dans toutes les directions avec une admirable activité. Quand l’armée française évacua Moscou, Dombrowski fut chargé de maintenir les communications entre Minsk et Wilna. C’est cet infatigable général qui, avec les débris du corps de Poniatowski, contribua avec succès à couvrir les ponts de la Bérésina, le 26 novembre. Il y fut grièvement blessé et ne rentra à Varsovie que vers la fin de décembre 1812.—En 1813, Dombrowski forma une nouvelle légion polonaise sur les bords du Rhin et avec elle reparut en automne dans le 7e corps. Cette division se couvrit de gloire dans toutes les rencontres et surtout à Leipzig.

Après l’abdication de Napoléon, Dombrowski, séduit par les belles paroles de l’empereur Alexandre, fit partie du comité des généraux à qui le vainqueur confia le soin de réorganiser l’armée polonaise, et en 1815, il fut élevé au grade de colonel général de cavalerie, nommé sénateur palatin et décoré des ordres de la première classe de Saint-Wladimir et de Sainte-Anne. Depuis ce temps, retiré du service, accablé de blessures et d’infirmités, il s’occupa à écrire Y Histoire des légions polonaises d’Italie.


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