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DUM avait siégé au centre. Réélu en 1816, il avait conservé son mandat jusqu’en 1822.

Il est mort subitement à Paris, dans la nuit du 6 au 7 juillet 1829.

DUMAS (Alexandre Davï de la Pailleterie)

homme de couleur, naquit à Jerémie (Saint-Domingue) le 25 mars 1762, du marquis Alexandre Davy de la Pailleterie et d’une négresse africaine. Il s’engagea à 14 ans dans le régiment de la Reine, et sous le nom de Dumas, obtint tous ses grades sur le champ de bataille. Il n’était que simple brigadier, lorsqu’au camp de Maulde, il tomba dans une embuscade de chasseurs tyroliens qu’il intimida par sa contenance et dont treize furent amenés par lui au général Dumouriez, qui le nomma maréchal-des-logis, et peu après lieutenant de hussards. Elevé ensuite au grade de lieutenant-colonel, Dumas, à la tête d’une légion franche d’hommes de couleur et de noirs, se distingua surtout à Mouveaux près de Lille, où, à la tête d’une patrouille de 14 hommes il surprit un poste de 40 soldats hollandais, dont trois furent tués de sa main et 16 faits prisonniers.

Créé général de brigade à la suite de ce brillant cpup de main, il fut chargé de la défense du Pont-à-Marque, par lequel communiquaient deux ailes de l’armée française. Il repoussa les colonnes qui vinrent l’assaillir, et fut promu au grade de général de division le 13 septembre 1793.

Appelé au commandement en chef de l’armée des Pyrénées-Orientales, il la quitta presque aussitôt pour passer à celle des Alpes. Il monta au pas de charge le mont Saint-Bernard, hérissé de redoutes, et s’empara des canons qu’il dirigea sur-le-champ contre l’ennemi. Cette opération terminée il exécuta l’attaque du mont Cenis, qu’il emporta d’assaut, s’empara de tous les bagages des ennemis et de 30 pièces de canon, et fit 1,700 prisonniers.

Nommé en 1794 général en chef de l’armée de l’Ouest, il assiégea Mantoue en 1796, battit le général Wurmser dans une sortie, le força à rentrer en désordre dans la forteresse et passa ensuite dans le Tyrol avec sa division noire.

A l’affaire de Brixen, l’ennemi était près de s’emparer d’un pont nécessaire au passage de l’armée française ; Dumas s’en aperçoit, court en toute hâte et arrive seul au milieu du danger. Aussitôt il se place eu travers avec son cheval, soutient les efforts de la cavalerie ennemie, tue trois hommes, en met plusieurs hors de combat, reçoit plusieurs blessures et donne aux siens le temps d’arriver.

Mis à l’ordre du jour pour l’intrépidité qu’il avait déployée, en cette circonstance, et surnommé par le général en chef l’Horatius Coclès du Tyrol, il concourut ensuite à l’attaque de la gorge d’Inspruck et harcela l’ennemi jusqu’à Sterzing, à quinze lieues du champ de bataille.

Après le traité de Campo-Formio, il revint en France et s’embarqua bientôt pour l’Égypte. Il y prit part aux affaires de Chebreiss, des Pyramides. Menacé de faire naufrage lors de son retour en Europe, il relâcha à Tarente, où le gouvernement de Naples le retint deux ans prisonnier avec le célèbre Dolomieu. Dix hommes entrèrent dans son cachot pour l’assassiner; Dumas saisissant sa canne à dard, menaça de mort le premier qui s’approcherait, et de la vengeance de Bonaparte ceux qui oseraient attenter à ses jours. Son regard et sa voix avaient produit leur effet sur les dix brigands ; ils s’enfuirent épouvantés,