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mois ; il rentra en France à la fin de l’an IV, après un séjour de vingt ^huit ans dans l’Inde.

Il fit la campagne d’Allemagne en l’an V, passa l’année suivante à la direction d’artillerie de la place de Lille, puis à celle de La Rochelle en l’an VIII, chargé en l’an X du commandement du parc de l’armée d’Espagne, il prit, en l’an XI, celui de l’armée des côtes de Brest.

Nommé membre de la Légion-d’Hon-neur le 1S pluviôse an XIII, il obtint la croix d’officier de l’Ordre le 2b prairial de la même année. Il rendit d’importants services pendant les campagnes de 1805 à 1807, en Allemagne, en Prusse et en Pologne, en qualité de directeur de l’artillerie du T corps de la grande armée. Le 19 mars 1808, l’Empereur lui conféra le titre de baron.

Le colonel Durand - d’Herville passa dans le mois d’avril suivant à la direction de l’artillerie de Paris et de la 1 " division militaire. Commandant de l’artillerie à Passau, en 1810, il fit deux nouvelles campagnes en Allemagne, vint reprendre en 1813 la direction de Paris, et fut élevé au grade de maréchal-de-camp le 8 janvier 1814

Louis XVIII lui donna la croix de commandeur le 10 septembre 1814, et l’ad-. mit à la retraite le 24 décembre de la même année.

Il est mort le. 19 juin 1830.

DUROC (GERARD-CHRISTOPHE-MICHEL)

duc de Frioul, né à Pont-à-Mousson le 25 octobre 1772 ; son père était capitaine, chevalier de Saint-Louis.

Duroc fit ses études à l’école militaire de Pont-à-Mousson, entra ensuite à l’école d’artillerie de Châlons.

Lieutenant le 1er mars 1702 ; capitaine le 1er frimaire an III ; capitaine-commandant en l’an V ; aide-de-camp du général Lespinasse, et ensuite du géné-

ral en chef Bonaparte ; chef de bataillon et chef de brigade dans la campagne d’Égypte. Après le 18 brumaire, envoyé en mission diplomatique à Berlin ; premier aide-de-camp du premier Consul à Marengo ; général de brigade et gouverneur des Tuileries ; général de division en 1805 ; grand maréchal du palais sous l’Empire ; sénateur, ducde Frioul.

Duroc fut souvent chargé de missions fort importantes ; il fit néanmoins toutes les campagnes avec Napoléon, et fut tué par un boulet le 13 mai, après la bataille de Wurtchen.

Le baron Fain a ainsi raconté sa mort :

« La bataille de Wurtchen est gagnée. — L’armée française poursuit l’armée ennemie qui se retire en combattant. Les alliés finissent par nous abondonner le passage de Reichembach ; mais la victoire nous fait acheter ses moindres faveurs ; le général Bruyères vient d’être emporté par un boulet. L’armée ressent vivement cette perte, et chacun répète avec douleur : « C’est encore un ancien soldat d’Italie ! »

« Nous retrouvons l’ennemi posté sur les hauteurs, en arrière de Reichembach. L’Empereur, qui est sans cesse sur les pas de l’avant-garde, arrive et fait encore déployer des troupes pour attaquer. Les boulets sifflent de nouveau, et bientôt après l’ennemi se met en retraite. Napoléon ne peut cacher un mouvement d’humeur en voyant cette arrière-garde lui échapper toujours. « Comment ! dit-il, après une telle boucherie, aucun résultat ! Point de prisonniers, ces gens-là ne me laisseront pas un clou ! . « Dans ce moment, un chasseur à cheval ajoute en s’adressantau grand maréchal : « Duroc ! la fortune nous en veut bien aujourd’hui. »

« La journée n’était pas finie.

« Le quartier impérialdevaits’arrêter à

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