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qui s’avançait pour s’emparer de l’ancienne redoute espagnole ; il parvint à couper sa ligne, culbuta -400 hommes dans l’Adige et fit 1,500 prisonniers.

Dans le courant de la même année, à l’expédition du Tyrol, il prit sa part de gloire dans tous les avantages obtenus par le général Joubert. A la tête d’une seule compagnie de grenadiers de la 85e demi-brigade, il força le passage d’un pont dans des gorges très-difficiles, fit 500 prisonniers et s’empara de l’artillerie et des équipages de l’ennemi. La 85" demi - brigade fut désignée pour faire partie de l’expédition d’Égypte. Son valeureux chef Éberlé se signala de nouveau à la descente du Gizo (île de Malte), ainsi qu’à la célèbre bataille des Pyramides. A son retour, en l’an VII, le navire qui le transportait avec 22 Français convalescents comme lui, fut forcé, par les vents contraires, de relâcher sur les côtes de Calabre dans le port deCrotone. A peine venait-il d’y entrer queleporise trouva cerné par des corsaires barbares-ques. L’équipage et les passagers furent obligés de se réfugier dans la citadelle, mais bientôt ils y furent assaillis par les insurgés qui le sommèrent de se rendre à discrétion. Êberlé, qui avait pris le commandement de la petite troupe, l’excita, par son exemple, à faire une vigoureuse résistance, et ce fut à la fermeté qu’il déploya dans cette circonstance qu’il dut d’obtenir une capitulation honorable pour ses compagnons et pour lui.

Le 27 pluviôse an VIII, il fut appelé au commandement de la première demi-brigade provisoire de l’armée d’Orient (composée des 3ebataillons, des 9e, 13e et 85e demi-brigades de ligne). C’est à la tête de ce corps qu’il prit part, sous les ordres immédiats du général Delmas, aux opérations de l’armée d’Italie. Le 5 nivôse an IX, il montra la plus éclatante bravoure au passage du Mincio ; il eut le bras droit emporté par un obus et fut amputé sur le champ de bataille. Le premier Consul lui décerna, le 25 germinal an IX, un sabre d’honneur à titr% de récompense nationale. Le 12 germinal an X, il fut nommé général de brigade et employé comme commandant d’armes à Nice, département des Alpes maritimes.

Classé comme membre de droit dans la 5e cohorte de la Légion-d’Honneur, il en fut nommé commandant le 25 prairial an XII, et lorsque l’Empereur institua cette vaillante et glorieuse noblesse dont les titres se trouvaient inscrits en caractères sanglants sur tous les champs de bataille de l’Europe, le général Éberlé fut créé chevalier de l’Empire. En 1814, il commandait encore à Nice, et les habitants de cette cité conserveront toujours le souvenir des services qu’il leur rendit,. notamment dans la nuit du 14 au 1b mai de cette même année, où, par sa conduite ferme et dévouée, il préserva la ville de, l’incendie et du pillage. Le 20 du même mois, il rentra en France, emmenant avec lui, des magasins de Nice, dans-la place d’Antibes, 3 bouches à feu et 6 caissons approvisionnés, malgré tous les obstacles que lui opposèrent les armées ennemies auxquelles il sut imposer par sa contenance.

En non-activité le 1er septembre 1814, l’Empereur, à son retour de l’île d’Elbe, le nomma commandant supérieur de la place de Briançon et du département des Hautes-Alpes, par décret du 26 avril 1815. Il eut le bonheur, malgré la position difficile dans laquelle il se trouva pendant plusieurs mois, de conserver à la France un de ses principaux boule-varts, et d’empêcher l’ennemi d’entrer dans aucune des places fortes de son commandement, dans lesquelles se trouvaient des magasins immenses et plus de 50 millions de matériel. Le rapport détaillé des

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