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Cependant, tout en passant au service de Westphalie, Éblé, toujours général de division dans l’armée française, avait refusé de prêter serment au souverain étranger.

Napoléon lui donna la direction de l’artillerie de l’armée de Portugal, sous les ordres du maréchal Masséna.

Le siège de Ciudad-Rodrigo, l’investissement d’Alméida, la création de deux équipages de pont signalèrent la présence de l’infatigable Éblé. Les auteurs des Victoires et Conquêtes ont dit à ce sujet et avec justice : « Avec le maréchal Ney, le général Éblé, le brave k° bataillon de la flottille, les troupes de l’artillerie et tout le 6e corps, il n’y avait rien d’impossible à exécuter.

Le 7 février 1812, il fut nommé commandant en chef des équipages de pont à la grande armée qui s’ébranlait pour envahir la Russie.

Ce fut lui qui, pendant la retraite, sauva l’armée à la Bérésina. Il fut chargé de construire deux ponts de bateaux ; le général Chasseloup, commandant du génie, devait jeter le troisième. Éblé avait su conserver autour de lui, et en bon ordre, 400 pontonniers, 6 caissons d’outils, 2 forges de charbon. L’ordre qu’il avait reçu le 25 novembre, à 6 heures du soir, était exécuté le lendemain à une heure après-midi ; celui donné à l’artillerie ne le fut point.

Aussi humain qu’il était prévoyant, le 29 novembre, il tarda de deux heures à brûler ses ponts, et sauva encore un nombre considérable de ses camarades.

Le général Lariboissière, commandant en chef de l’artillerie de la grande armée, était mort, le 18 décembre, à Kœ-nigsberg : Éblé, nommé à sa place, et chargé de réorganiser le service, ne lui survécut que trois jours. Il mourut, le 21 décembre, dans la même ville. Le général comte Éblé avait été nommé membre de la Légion-d’Honneur le 23 vendémiaire an XII, grand officier de l’Ordre le 25 prairial de la même année, chevalier du Lion de Bavière, et grand commandeur de l’ordre royal de Westphalie. La nouvelle de sa mort n’était pas encore parvenue en France, le 3 janvier 1813, quand Napoléon le nomma premier inspecteur général de l’artillerie.

ELBÉE (JN. GIGOT D’)

général des armées vendéennes, né à Dresde, en 1772, d’une famille française établie en Saxe. Il vint en France en 1777, y fut naturalisé, entra dans un régiment de cavalerie, parvint au grade de lieutenant, donna sa démission en 1783, se maria, et dès lors -vécut retiré dans un bien de campagne près de Beaupréau en Anjou.

Il suivit les princes à Coblentz ; mais il revint pour obéir à la loi qui ordonnait aux émigrés de rentrer.

En 1793, les paysans de Beaupréau le décidèrent à se mettre à leur tête. Sa troupe se grossit de celles deBonchamp, Cathelineau et Stofflet. Après la mort de Cathelineau il fut généralissime ; c’est en cette qualité qu’il se trouva, le 30 juillet 1793, à la bataille de Luçon gagnée par les Républicains et dans laquelle il s’exposa aux plus grands dangers et contribua à sauver l’armée vendéenne d’une complète déroute. Une seconde défaite des Vendéens à Luçon, le 13 août suivant, fut encore plus meurtrière.

On sait qu’après une alternative de bons et de mauvais succès, l’armée royale fut complètement défaite à Chollet par le général Kléber. D’Elbée, blessé grièvement dans_cette dernière bataille, fut d’abord transporté à Beaupréau, puis à Noirmoutier ; trois mois après les bleus s’étaient emparés de cette île ; il fut traduit devant une commission militaire, condamné à mort et fusillé sur la place