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FÉRINO (PIERRE-MARIE-BARTHELEMY, comte)

né à Caravaggio, dans le Milanais, en 1747, était fils d’un sous-officier du régiment de Bender ; il servit très-jeune dans ce corps, et fil la guerre de Sept-Ans. Entré au service en-1768, il obtint en 1779 le brevet de capitaine. Dix ans plus tard, une injustice commise envers lui, et l’explosion de la Révolution française, dont il partageait les principes, le détermina à venir en France. Il avait alors 42 ans.

Le Ie’ août 1792, il fut nommé lieutenant-colonel de la ci-devant légion de Biron, qui prit le nom de chasseurs du Rhin, et partit avec son régiment le 13 décembre 1792 pour l’armée du général Custine.

Nommé général de brigade au mois de décembre de la même année et général de division le 23 août 1793, il fut destitué quelque temps après pour avoir, dit le duc de Rovigo dans ses Mémoires, fait observer trop rigoureusement la discipline par les troupes qui étaient sous ses ordres : étrange cause de destitution pour un général ; aussi se vit-il bientôt réintégré dans ses fonctions. En l’an IV, il fut employé à l’armée de Rhin-et-Moselle, commandée par Mo-reau. Le 2o thermidor, la division Férino, forte de 23 bataillons et de 17 escadrons, qui formaient le tiers de l’armée, après avoir traversé les montagnes de la Forêt-Noire, s’était emparée de Lindau et de Bregentz, sur le lac de Constance, et s’était avancée par Stobach, avec 16 ba^ taillons et 14 escadrons, sur Memmingen.

A Bregentz, on prit 5 mortiers, 4 cou-levrines, 22 pièces de canon et 40,000 sacs d’avoine, d’orge et de farine. Ce fut dans cette journée que Férino eut, avec le corps de Condé, une affaire extrêmement vive ; on se battit avec acharnement, mais les bonnes dispositions faites par Férino donnèrent la victoire auxRépu-r

blicains. Durant la fameuse retraite de Bavière, après être resté seul avec sa division pendant quarante-huit jours, il rejoignit le corps de l’armée sans avoir perdu un seul de ses canons, et emmenant avec lui des prisonniers.

De retour en France après cette immortelle campagne, Férino reçut l’ordre du général Hoche de marcher sur Paris avec ses troupes, afin de favoriser les projets du Directoire. Férino opposa un ordre du ministre de la guerre. Ce trait lui fit honneur ; il voulait bien combattre les ennemis de la patrie, mais non se faire un instrument de discorde et de guerre civile.

Le 9 ventôse an VIII, il commandait la première division de l’armée de Mayence aux ordres du général Jourdan. Le il germinal, la division Férino se porta sur Neustadt, et se plaça de manière à interdire à l’ennemi l’entrée de la vallée de ce nom ; mais le 14, les Autrichiens ayant attaqué avec avantage, Férino opéra sa retraite avec ordre surFreybourg etNeuf-brisach.

Bonaparte, bon juge du mérite de ses généraux, donna à Férino, immédiatement après le 18 brumaire, le commandement de la 8e division militaire. Il purgea le département de l’Ardèche des brigands dont il était infesté, service qui lui valut de la part de Berthier, ministre de la guerre, les éloges les plus flatteurs.

Nommé en l’an XII, membre et grand officier de la Légion-d’Honneur les 19 frimaire et 25 prairial, il devint sénateur Iel6pluviôs-e anXIII.Napoléon lui donna la sénatorerie de Florence, puis le nomma gouverneur de la ville d’Anvers et le fit comte de l’Empire en 1808.

En 1813, il fut chargé de l’organisation des gardes nationales de la Hollande, et adhéra en 1814 aux actes du Sénat.

Maintenu par Louis XVIII dans tous ses honneurs et ses’ grades, Férino reçut

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