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belles, en tue un, en blesse un autre, et est aussitôt percé de trois coups de-baïonnette. Les soldats de la demi-brigade qui ne soutenaient pas la cause des révoltés, s’indignent de cet horrible alten-tat. Le chef de brigade Féry se rend aussitôt auprès des deux autres bataillons qui avaient élé rassemblés, et leur adresse l’allocution suivante : « Le 1" bataillon vient de se déshonorer- mais vous resterez fidèles au gouvernement, et vous saurez apprécier justement ces misérables instigateurs, éternels ennemis de nos lois, de la paix, et qui n’ont pas rougi d’entasser les mensonges et les calomnies pour vous écarter de l’honorable sentier que vous avez parcouru jusqu’à ce jour. » Intimidés par l’énergie de leur chef et par le nombre de leurs camarades restés fidèles, les rebelles rendent le drapeau et rentrent dans le devoir.

En récompense de son généreux dévouement, Féry fut promu au grade de général de brigade p : ir le général Ber-nadotte, et fut confirmé dans ce grade, par le premier Consul, le 10 vendémiaire an IX. Lorsque l’armée d’Italie passait le Mincio, le o nivôse an IX, le général Féry, qui commandait toujours la 52° demi-brigade, marcha sur Valeggio, où se trouvait une division autrichienne de 14,000 hommes, sous les ordres du général Bèllegarde, fondit sur l’ennemi avec impétuosité, lui enleva 4 pièces de canon, un obusier, fit prisonniers 8 à 900 hommes, en tua presque autant, et entra à Valeggio après avoir perdu lui-même 400 combattants.

De retour en France, Féry fut employé, en l’an XI, dans la 18e division militaire, devint membre de la Légion-d’Honneur le 19 frimaire an XII, et •commandant de l’Ordre le 25 prairial de la même année. Investi, en l’an XIV, du commandement de la 15’ division

militaire, il en exerça les fonctions pendant deux.ans, fut ensuite mis à la retraite, et mourut en 1811 à la suite d’une longue et douloureuse maladie.

FEZENZAC (RAYMOND-AIMERY-PHILIPPE-JOSEPH, DE MONTESQMOIJ, duc de)

descendant de l’ancienne famille des MOSTESQUIOU-FEZENZAC, dont l’origine remonte à 890, et qui a produit plusieurs hommes remarquables dans les armes et dans la diplomatie ; le duc Raymond de Fezenzac est né à Paris le 26 janvier ■1784. il s’engagea en 1804 comme simple soldat ; il avait à peine vingt ans, il passa par tous les grades et devint lieutenant pendant la campagne d’Allemagne de 1805. Choisi comme aide-de-camp par le maréchal Ney, il le suivit dans la campagne de Prusse, se trouva aux journées d’Eylau et d’Iéna, puis en Espagne, en 1808, assista aux sièges de Saragosse et de Madrid, à l’affaire de laCorogne et remplit dans cette campagne les missions les plus périlleuses. Après avoir rejoint en 1809 la grande armée en Autriche, il fut nommé capitaine, puis chef d’escadron ; l’Empereur, en récompense de ses services, le créa baron de l’Empire. Lors de l’expédition de Russie, il commanda le 4° régiment de ligne à la bataille de la Moskowa. Pendant la retraite il faisait partie du corps du maréchal Ney. Quoique son régiment, décimé par la rigueur du.climat et par l’ennemi, se trouvât réduit à 30 officiers et 200 soldats, le duc de Fezenzac repoussa les attaques incessantes de l’ennemi avec un courage héroïque ; il fut alors créé colonel.

Le maréchal Ney écrivit au ministre de la guerre une lettre dans laquelle il rendait l’hommage le plus honorable à la bravoure du duc de Fezenzac.

Élevé au grade de général de brigade