Page:Mullié - Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à 1850, I.djvu/544

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sonniér avec ses aides-de-camp. Après; deux ans d’une dure captivité, il fut rendu et alla résider à Montpellier en attendant un ordre de service. A peine arrivé dans^cette ville, une insurrection y éclata, le général parvint à l’apaiser à force de sagesse et par les voies de conciliation. La ville reconnaissante le nomma député de l’Hérault au conseil des Cinq-Cents.

Au 18 brumaire et dans les journées qui suivirent, le général Frégeville joua un rôle très-actif. Le 19 brumaire, on le vit, aidé de deux de ses collègues, enlever le président Lucien de son fauteuil et le porter dans la cour, pour le soustraire aux vengeances de la faction anarchiste ; Le même jour, ce fut lui qui décida Bonaparte à paraître devant environ cent cinquante membres du conseil des Çinq-Cents, réunis dans une salle pour prendre une décision quelconque sur l’événement de la veille. C’est dans cette réunion, que l’on décida qu’un décret nommant trois Consuls, parmi lesquels serait le général Bonaparte serait soumis à l’approbation du conseil des Anciens.— Séance tenante on.nomma une commission de vingt-cinq membres pris dans chaque conseil, chargée de rédiger une constitution et on lui accorda trois mois pour la formuler. Frégeville fut du nombre de ceux que choisit le conseil des Anciens. La constitution acceptée, le général passa au Corps législatif. Nommé général de division le 28 mars 1800, il reçut la mission d’organiser vingt-cinq régiments dans un rayon de trente-huit lieues de Paris. Toutes ces forces promptement réunies furent dirigées vers l’Italie. Cependant Frégêville préférant le service actif à la législature, alla prendre le commandement des troupes légères du général Brune, et se distingua par des charges brillantes au passage du Mincio et du Tagliamento. On le vit ensuite gouverneur de la 9" division militaire, commandant une division sous Masséna, et quand le roi Joseph réunit sous ses ordres les armées de Masséna et de Gouvion-Saint-Cyr, ce fut Frégeville qui commanda en chef toute la cavalerie composée de quatre divisions. Pendant que Gouvion-Saint-Cyr faisait le siège de Gaëte, il réussit à s’emparer de Civitella del Tronto, située dans une position inexpugnable.

Ainsi, en un seul jour et avec neuf cents combattants et quelques pièces de quatre, il enleva une place que le duc de Guise avait en vain assiégée à la tête de 6,000 hommes et d’une artillerie formidable. La prise de Civitella del Tronto et celle de Gaëte, entraînèrent la soumission du royaume. Le général Frégeville fut nommé gouverneur de tout le pays comprenant l’Adriatique, depuis les États Romains jusqu’aux côtes de la.Calabre, et le roi Joseph demanda pour lui le cordon de grand officier. Après la paix de Tilsitt (1807), Frégeville tomba dans la disgrâce de l’Empereur et resta sans emploi jusqu’en 1814. Louis XVIII le nomma le 8 juillet chevalier de Saint-Louis, et le 27 décembre grand officier de la Légion-d’Honneur dont il était commandeur depuis 1804. Il dut sa faveur aux Tuileries à sa conduite en 1793, conduite qu’il eut soin de faire constater par le duc d’Orléans et par Dumouriez alors à Londres. On laissa seulement ignorer à Louis XYIII la question de régence.

Pendant les Cent-Jours, Napoléon lui confia la cavalerie du 2e corps d’observation des Pyrénées-Orientales.

A la seconde Restauration, ce commandement lui fut ôté par le duc d’Angoulême irrité de ce qu’il refusait de procéder au licenciement du corps de cavalerie. Le ministre de la guerre, maréchal Gouvion-Saint-Cyr à qui il se plaignit, lui donna l’inspection générale de vingt-cinq régiments de l’armée de la