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le convoi, s’engagent dans le bois des Oliviers, Abd-el-Kader fait attaquer avec vigueur le colonel Bedeau, qui attend l’ennemi de sang-froid et marche ensuite sur lui à la baïonnette. Cette arme, si terrible dans les mains.françaises, fait reculer les Arabes, qui jonchent de leurs cadavres le champ de bataille ; et nous laissent en toute liberté traverser le défilé. On voit encore le brave colonel, sous les ordres du général Changarnief, qui dirigeait une expédition dans la vallée du Chélif, commander l’arrière-garde aux combats meurtriers de Gontar et de l’Oued- Adélia, et supporter presque seul le poids de la journée. On le retrouve partout où le danger menace, et le grade de maréchal-de-camp, digne récompense de son infatigable activité, vient encore ranimer son zèle. Fier de cette distinction, il s’efforça de la justifier par de nouveaux et continuels succès qui l’ont fait l’émule des Lamoricière, des Chan-garnier, des Baraguay d’Hilliers, les meilleurs généraux del’arméed’Afrique. Ses razzias adroites et énergiques aux alentours de Tlemcen n’ont,pas peu contribué à ramener le calme dans cette partie de nos possessions. Sa vigilance sut mettre en défaut toutes les ruses des Arabes, et son courage triompha tpu-jours, malgré leur nombre, des ennemis que le fanatisme, la vengeance ou la cupidité lui opposaient. Les dangers qu’il courut àLella-Marghina, dans sa conférence avec les perfides Marocains, et la manière à la fois prudente et digne dont il échappa à cette infâme trahison, peuvent donner une idée du sang-froid qu’il sait déployer dans les grandes circonstances. Assurément, parmi les réputations que nos campagnes d’Afrique ont fait éclore, celle du général Bedeau se distingue comme une des plus solidement fondées et des plus loyalement acquises. La fortune militaire du général Bedeau ne pouvait que s’accroître. Nommé successivement gouverneur de la province de Constantine, puis général de division, il était à Paris en février 1848. Le 24, il se mit à la tête des troupes, et parcourut les rues de Paris, s’efforçant d’y rétablir l’ordre. Les premiers régiments qui défilèrent sur les boulevards, la crosse en l’air, étaient guidés par lui. Il commandait les chasseurs d’Orléans au moment de l’attaque du poste de l’allée Gabrielle. Dangereusement blessé aux fatales journées de Juin, il fut l’objet des plus vives inquiétudes. M. le généralBedeau a été envoyé à l’Assemblée nationale constituante. Il siège aujourd’hui à l’Assemblée législative.

BELLAVÈNE (JACQUES-NICOLAS, baron)

né à Verdun (Meuse), le 20 octobre 1770. Entré comme simple soldat dans le 2" régiment de cavalerie, le 24 mars 1791, il devint sous-lieutenant, le 10 mai 1792, et officier d’ordonnance de son régiment à l’état-major de l’armée du Rhin. Il fut fait aide-de-camp, le 19 mai 1793, et le même jour, dans une cjiarge exécutée par le 2° régiment, il enleva à l’ennemi / caissons et ramena prisonnier le colonel, comte Klénau.

On le nomma adjoint à l’état-major général, le 29 vendémiaire an n. Dans la nuit du 12 au 13 frimaire, ayant reconnu, pendant une visite aux avant-postes, que l’armée autrichienne, défaite à Niederbronn, évacuait Haguenau, il marcha sur cette place à la tête de 50 dragons, surprit le poste qui gardait la barrière, entra dans la ville, fit cesser le pillage auquel se livrait l’ennemi et lui fit 400 prisonniers.

Nommé en récompense de cette action, adjudant-général chef de bataillon, le 23 germinal suivant, il fut chargé,- le 4 prairial, avec 2 escadrons de chasseurs, de tourner les positions de Neu-

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