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opérations des divers points de l’armée péninsulaire, et commanda ensuite l’armée du centre. En 1812, il lit la mémorable campagne de Russie, et combattit "Witepsk, à Smolensk, à Mojaïsk,.avec sa valeur accoutumée. C’est lui, qui, après la retraite de Moscou, ralliait réorganisa, en Russie, la cavalerie française. Dangereusement blessé à Leipzig, il continua la lutte, eut deux chevaux tués sous lui à Hanau, et rentra à Mayence avec les glorieux, débris de l’armée. — Grandissant "au milieu des dangers de la patrie, Belliard combattit en héros sur le’ sol envahi de la France. Tour à tour major-général de l’armée, et commandant en.chef de la cavalerie, il disputa pied à pied le terrain aux alliés, et resta jusqu’au dernier moment fidèle à la France et à l’Empereur : il ne quitta Fontainebleau qu’après le départ de Napoléon pour l’île d’Elbe.

La renommée de Belliard était trop éclatante pour que la Restauration ne crût pas devoir la rattacher à sa cause. Louis XVIII le nomma pair de France, chevalier de Saint-Louis, et, après le débarquement de l’île d’Elbe, major général de l’armée que le duc de Berri devait opposer à Napoléon. Fidèle à ses nouveaux devoirs, Belliard accompagna, la famille royale jusqu’à Beauvais, et ne rentra à Paris que sur l’ordre exprès de Louis XVIII.

Affranchi de ses engagements, il accepta de Napoléon une mission auprès de Murât ; mais quand il arriva à Naplcs, la ruine de ce prince était consommée. Rentré à Paris, il prit le commandement de l’armée de la Moselle, et se battit une fois encore pour l’indépendance de son pays. Après la seconde abdication de Napoléon, il fut dépouillé de son titre de pair de France et jeté dans un cachot où il languit six mois, sans pouvoir obtenir des juges. Cependant, en 1822, cet

homme dont.le sang avait coulé dans cent combats fut réintégré dans ses dignités.

Après la révolution de Juillet, le nouveau gouvernement le chargea d’aller notifier au cabinet de "Vienne l’avéne-ment de Louis-Philippe. Il fut ensuite nommé ambassadeur de France en Belgique, et son intervention personnelle sauva Anvers prêt à succomber sous le canon des Hollandais. Le 28 janvier 1832, il tomba frappé d’une attaque d’apoplexie foudroyante, au moment où il sortait du palais de Léopold. Bon, intègre, juste et affable, la mort de Belliard ne fut pas moins un sujet de deuil pour la Belgique que pour la France.

Ses dépouilles mortelles furent transportées à Paris et déposées au cimetière du Père Lachaise, le 1-4 mars de la même année.

Son nom est inscrit à l’arc de triomphe de l’Étoile, côté sud.

BENCKENDORFF (ALEXANDRE, comte de)

général en chef de cavalerie russe, aide-de-camp général, de l’Empereur, commandant de son quartier général, sénateur, etc., décoré de tous les ordres.

Issu d’une famille noble et illustre de Livonie, il naquit en 1783, dans l’un des châteaux de la résidence impériale, aux environs de Pétersbourg. Son père, général au service de Russie, et sa mère, née baronne de Schilling, firent sa première éducation. A 45 ans, il entra comme sous-officier dans la garde impé-périale, devint aide-de-camp de l’empereur Paul Ier ; chargé de plusieurs missions, il s’en acquitta avec talent, se battit courageusement contre les Turcs et se distingua aux différentes batailles qui furent livrées aux Français, et notamment à Eylau et à Ostrolenska. Après la paix de Tilsitt, il alla de nouveau se battre contre les Turcs et battit un corps d’armée avec un seul régiment BEL ( 56 )