Page:Mullié - Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à 1850, II.djvu/100

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

97 )

JOU


2e bataillon des volontaires de la Haute-Vienne qu’il conduisit àl’armée du Nord. Il fit la campagne de la Belgique sous Dumouriez, et se distingua notamment aux environs de Namur, lors de la re-’ traite de l’armée. Le 27 mai 1793, il fut élevé au grade de général de brigade, et à celui de général de division le 30 juillet suivant. Il commandait le corps de bataille à la journée de Ho’ndscoote, et -fut blessé en enlevant les retranchements ennemis à la tête de ses troupes. Le 26 septembre, il remplaça Houchard dans le commandement de l’armée. Le 17 octobre’, il -remporta la victoire de Watti-gnies, disputée avec acharnement dans ■,un combat de -48 heures, et força le prince de Cobourg à lever le blocus de Maubeuge. Le Comité de salut-public qui appela alors Jourdan à. Paris, voulait prendre l’offensive. Jourdan lui fit conr sidérer que l’armée était’ composée de nouvelles levées, la plupart sans armes ni habits ; qu^ainsi il valait mieux passer l’hiver sur- la défensive, pour se mettre en état d’attaquer au printemps. Ses plans furent adoptés ; néanmoins on n’oublia pas sa résistance, et dès que les troupes furent en état d’agir, Pichegru vint le remplacer. Le Comité de salut public avait même pris un arrêté par lequel il ordonnait la destitution et l’arrestation du général Jourdan ; mais des représentants du peuple près l’armée, ayant pris sa défense, le Comité se borna à faire proposer par Barrère de le mettre à la retraite. Bientôt, cependant, il fut employé de nouveau et obtint le commandement de l’armée de la Moselle. Il ouvrit la campagne de 1794 par le combat d’Arlon, où les Autrichiens, forts de 16,000 hommes, furent complètement battus ; il reçut ensuite l’ordre’de traverser lés Ardennes et de venir avec 40,000 hommes se réunir devant Char-leroi et l’aile droite de l’armée du Nord, u.

ce qu’il exécuta avec habileté. Les troupes, placées sous.le commandement de Jourdan, reçurent le noni d’armée dé Sambre-et-Meuse. Cette armée passa la Sambre, remporta la victoire de Fleurus le 8 messidor (26 juin) ; celle de l’Our-the et de l’Arwaille le 18 septembre, et celle de La Roè’r le 2 octobre suivant. Elle battit l’ennemi dans une foule de combats ; reprit les places de Landrecies, le Quesnoy, Valenciennes et Condé ; fit la conquête de celles de Charleroi, Namur, Juliers et Maëstricht, et planta ses drapeaux sur le Rhin depuis Clèves jusqu’à Coblentz. r’ Ainsi furent conquises pour la France, en une seule campagne, ces belles contrées qu’arrose le Rhin et qui nous sont restées pendant vingt ans. En 1793, Jourdan prit possession de la forteresse de Luxembourg qui se rendit par capitulation. En septembre, il passa le Rhin de vive force ; en présence d’un corps de 20,000 Autrichiens et s’empara de Dus-seldorf. L’armée de Clairfayt réunie sur la Lahn n’osa point courir les chances d’une bataille et se reploya au delà du Meirï. Jourdan la poursuivit, prit position entre Mayence etHochst, ou passait la ligne de neutralité convenue avec la Prusse. -Pichegru qui avait traversé le Rhin à Mânheim et qui aurait dû s’avancer avec la’majeure partie dé ses forces sur le Mein, pour couper la retraite à Clairfayt et opérer sa jonction avec l’armée de Sambre-et-Meuse, se borna à porter sur Heidelbergun corps de 10,000 hommes, qui, peu de-jours après fut complètement battu. Clairfayt, rassuré par l’inaction de Pichegru, tira des renforts de l’armée autrichienne du Haut-Rhin, franchit la ligne de neutralité au-dessus de Francfort, et manœuvra pour envelopper l’armée de Sambre-et-Meuse entre la Lahn, le Mein et le Rhin. Ces circonstances contraignirent Jourdan à la 1