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brûla la cervelle à la suite d’une explication un peu vive qu’il eut avec le duc de Dalmatie. On répandit le bruit dans l’armée qu’il s’était donné la mort pour se délivrer des douleurs que lui causait une maladie de nerfs à laquelle il était sujet ; mais la vérité est que ce général, estimable sous beaucoup de rapports, mais presque toujours malheureux dans ses opérations, ne voulut point survivre au nouvel échec qu’il venait d’essuyer, et peut-être aux reproches que lui adressa derechef, à cette occasion, son protecteur irrité (1). »

GOLSTEIN (FREDERIC-ANTOINE-MARIE, vicomtede)

né au château de Bréel, département de la Roër, le 17 août 1789, fut reçu à 15 ans à l’École militaire, d’où il sortit, en 1806, sous-lieutenant au 1" régiment d’infanterie de Berg. L’année suivante, il entra dans les chasseurs (cavalerie), se distingua dans les campagnes de la Pologne et d’Allemagne, et fut envoyé en Espagne avec le grade de capitaine.

Le 7 août 1811, il surprit, avec cent chevaux, 350 hommes de cavalerie espagnole, en tua 70, et ramena soixante prisonniers.

Le 22 mars de la même année, dans une reconnaissance, il entra de nuit, seul, dans le village de la Guedroza, pour savoir s’il était occupé, se vit entouré par douze hommes et un officier qu’il tua d’un coup de sabre en réponse à sa sommation, et chargeant les soldats en appelant sa petite troupe, il leur fit mettre bas les armes.

Après s’être distingué encore dans plusieurs affaires, il fut décoré et nommé chef d’escadron. M. de Golstein fit, en 1813 et 1814, les campagnes de Saxe et de France, puis

(1) Victoires et Conquêtes, tome XXVI, page 272.

se rallia aux Bourbons qu’il n’abandonna pas pendant les Cent-Jours.

Rentré dans les chasseurs de la Garde royale, il fut créé lieutenant-colonel en 1817, et chevalier de Saint-Louis en 1820. Il fit la campagne de 1823 dans les chasseurs à cheval de la Dordogne et fut décoré de l’ordre de Saint-Ferdinand.

En 1828, il passa des chasseurs dans les hussards de la Garde royale, fut licencié en 1830, et mis en solde de congé avec le brevet de colonel. En 1831, il fut attaché à l’état-major du maréchal Gérard, pendant la campagne de Belgique.

Le 5 janvier 1832, il prit le commandement du 13" chasseurs (devenu 7* lanciers) et fut nommé successivement commandeur de la Légion-d’Honneur et officier de l’ordre de Léopold. Le 26 avril 1841, il a été promu au grade de général de brigade, et, peu de temps après, mis en disponibilité, puis enfin à la retraite.

M. de Golstein a obtenu des lettres de naturalisation en 1813 ; il est comte du saint Empire.

GORIS (JEROME-JOSEPH)

né le 6 mai 1761 à Castillon-sur-Sambre (Nord), avait à peine 17 ans lorsqu’il s’enrôla, le 10 octobre 1778, comme soldat dans les Gardes françaises. Il fut promu, le 30 avril 1791, au grade de caporal. Congédié par grâce, il rentra dans ses foyers le 14 décembre 1782. Au premier appel que la France fit à ses défenseurs, Goris, quoique marié et père de plusieurs enfants, s’arracha aux douceurs des affec- -tions de famille et aux soins de ses affections domestiques pour marcher à la frontière. 11 fut unanimement élu capitaine de la 2e compagnie du 6e ba’.aillon du Nord du 20 octobre 1792, et fat proclamé chef de bataillon le 4 du même mois. Il fit les campagnes de 1792 et 1793 à l’armée du Nord. Le 2 avril 1793, pendant