Page:Mullié - Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à 1850, II.djvu/138

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

LAC


matérielles de l’armée. Tous ses moments furent consacrés à.la réforme de ces abus. Il sévit avec rigueur contre les hommes qui s’en étaient rendus coupables. Aussi, vit-on tous ces hommes, dévorés par l’ambition des richesses, représenter le comte de Cessac comme un administrateur dont les étroites mesures d’économie, les exigences tyran-niques nuiraient aux grandes opérations de Napoléon, en lui aliénant l’amour de ses soldatSi L’Empereur ne se laissa point ébranler par les clameurs intéressées dé ces vampires ; il conserva le portefeuille au comte de Cessac et lui donna de nouvelles preuves de son estime.

Lorsque Napoléon consulta son conseil sur le projet de mariage qu’il avait formé, Lacuée se prononça pour une princesse russe.

’Il s’opposa, à plusieurs reprises, au conseil, à la guerre contre la Russie. Cependant, en 1813, lorsque l’intègre et rigide ministre eut acquis la certitude qu’on ne pouvait continuer la guerre à laquelle il s’était opposé sans affaiblir la sévérité des règles qu’il avait établies dans l’administration,- il crut de son devoir de solliciter sa démission, ce qui lui fut’accordé. Le comte Daru le remplaça.

Le comte de Cessac continua, toute-fôisj de servir avec le même dévouement. On le vit, à l’époque où le territoire était envahi par les armées étrangères, s’élever seul avec la plus vive énergie contre les plénipotentiaires des différentes puissances réunis à Châlons, qui proposaient de démembrer l’Empire. Il suivit ensuite, comme président de là section de la guerre, l’impératrice Marie-Louise à Blois, et ne la quitta qu’après l’abdication de Napoléon.

Il accepta de Louis XVIII une inspection d’infanterie, et se trouvait à Bourges lors du débarquement de Napoléon. Pen-

dant les Cent-Jours, il ne prit aucune part aux affaires publiques. Louis XVIII, au retour de Gand, lui enleva la récompense la plus précieuse de ses longs services, le gouvernement de l’École polytechnique.

En 1819, le comte de Cessac se rendit à son château de Brantès, situé près le village de Sorgues, dans le département de Vàuclùse ; il fixa son séjour dans cette magnifique propriété -, où il partageait son temps entre l’agriculture et les soins qu’il donnait à l’éducation de ses enfants. . Il revint à Paris en 1831. Le nouveau gouvernement, se rappelant alors les services du comte de Cessac, crut devoir l’en récompenser en l’appelant à la Chambre des Pairs (19 novembre 1831), où il se fit toujours remarquer par un patriotisme éclairé, la franchise de son caractère et l’indépendance de ses opinions.

Cet homme d’État avait fait une étude approfondie de l’art de la guerre. Il fut l’exécuteur intelligent, inflexible et probe, des grands desseins de Napoléon, pour les bienfaits duquel il conserva une profonde reconnaissance. On l’a vu, lors de la translation des cendres du grand homme, oublier son âge, ses infirmités, l’excessive rigueur du froid, et, prosterné sûr le pavé du temple, gémir et verser des larmes devant le cercueil de Sainte-Hélène.

Le comte de Cessac est mort à Paris, le 14 juin 1841, à l’âge de 89 ans.

LACUËE (MARC-ANTOINE-COSHE-JEAN-CHRYSOSTOME)

né le 10 décembre 1773 à Àgen (Lot-et-Garonne), avait à peine atteint sa dix-neuvième année lorsqu’il entra au service, le 9 février 1793, eh qualité de lieutenant aide-de-camp de son oncle le général de brigade Lacuée, chef d’état-major de l’armée desPyrénées. Il fit les campagnes contre l’Espagne,